L'impôt aux frontières a titillé l'orgueil des Algériens. Les Tunisiens en prennent, désormais, pour leur grade! En matière de relations algéro-tunisiennes, le principe de réciprocité prime, désormais. La taxe des 30 dinars tunisiens imposée aux Algériens qui transitent aux postes frontières, est à l'origine de cette décision dont fait l'écho une source parlementaire. Comme pressentie, voire annoncée par une source proche de ce dossier, la question qui avait été alors évoquée en haut lieu a fini par donner lieu à une réplique qui est à la mesure du traitement réservé à un pays frère, voisin et surtout généreux. «Quand on titille son orgueil, l'Algérie ne badine jamais», avait-on rapporté, au mois d'août dernier, tout en prédisant un traitement de rigueur à ce précédent induit par la loi de finances tunisienne. Les Tunisiens non-résidents, devront ainsi s'acquitter d'une taxe d'entrée sur le territoire algérien au niveau des postes frontières. L'Algérie a finalement décidé d'appliquer le principe de réciprocité en réponse à la taxe de 30 DT (2000 dinars algériens) instaurée par la Tunisie pour les touristes, y compris les Algériens. Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, qui a annoncé cette décision dans sa réponse écrite, dont une copie a été reprise par notre confrère en ligne TSA, à une question posée par le député Lakhdar Benkhelaf, du parti El Adala. Dans ce document Lamamra rappelle le caractère «non discriminatoire» de cette taxe instaurée par Tunis dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2014. «Cette taxe est imposée aux touristes qui voyagent en Tunisie par voie terrestre ou maritime; elle n'est pas donc discriminatoire», explique le MAE. Ce dernier précise que «s'agissant d'un pays voisin avec qui nous entretenons des relations exceptionnelles, nous avons décidé d'appliquer le système de réciprocité tout en laissant la porte du dialogue ouverte avec les autorités tunisiennes dans l'objectif d'annuler cette taxe». Le ciel bleu des relations algéro-tunisiennes s'était subitement assombri au zénith de cet été 2016, à cause de la dîme de passage. La protesta battait son plein aux frontières des deux pays et ce, durant plusieurs semaines et le silence des autorités tunisiennes devant toute cette agitation intriguait bien des observateurs. Les mesures imposées par les douanes tunisiennes aux touristes algériens et que l'on a qualifiées de scandaleuses n'ont donc pas manqué d'engendrer une vague de protestation qui a déferlé sur tous les postes frontaliers à l'est du territoire national. Face à la surenchère tunisienne, les populations de la bande frontalière et des associations sont montées au créneau et ont crié leur colère, réclamant des autorités algériennes d'intervenir sans plus tarder auprès de leurs homologues tunisiennes et ce, afin d'abolir les mesures que l'on qualifie sans plus ni moins d'excessives, sinon, absurdes. Des députés se sont saisis de l'affaire et le dossier a été traité en haut lieu, côté algérien. La question a même été inscrite à l'ordre du jour du Conseil du gouvernement du 24 août dernier, avait-on indiqué. Aussi, en appliquant aujourd'hui le principe de réciprocité face à la disposition prise par notre voisin de l'Est, ce n'est que justice.