Mieux vaut tard que jamais. L'Algérie s'apprête à imposer une taxe d'entrée en Algérie sur les véhicules des touristes tunisiens, a-t-on appris hier de source parlementaire. Appliquer le principe de réciprocité diplomatique, telle est la position de l'Algérie par rapport à la taxe de 30 dinars tunisiens, soit 2000 DA, instaurée dernièrement par la Tunisie pour les touristes algériens entrant en territoire tunisien. Désormais, les Tunisiens devront, eux aussi, payer une taxe au niveau des postes frontières à chaque entrée sur le territoire algérien. Cette fois-ci, c'est Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, qui a annoncé cette décision dans une correspondance datée du 6 septembre 2016, et dans laquelle il répond à une question du député Lakhdar Benkhellaf, du parti El Adala. La correspondance en question a été publiée sur le compte Facebook du même député. Dans ce même texte, rédigé par Lamamra, il est souligné le caractère «non ségrégationniste» de cette taxe instaurée par Tunis dans le cadre de sa loi de finances complémentaire de 2014, et qui concerne tous les pays. «Cette taxe est imposée aux touristes qui voyagent en Tunisie par voie terrestre ou maritime, elle n'est pas donc discriminatoire», affirme Lamamra, tout en annonçant la réponse de l'Algérie pour contrer la mesure prise par les Tunisiens. Il écrit dans ce sens : «S'agissant d'un pays voisin avec qui nous entretenons des relations exceptionnelles, nous avons décidé d'appliquer le principe de réciprocité, tout en laissant la porte du dialogue ouverte avec les autorités tunisiennes, dans l'objectif d'annuler cette taxe.» Il convient de rappeler que durant la dernière saison estivale, plusieurs manifestations ont eu lieu au niveau des postes frontières entre les deux pays. Surpris par cette taxe, les Algériens avaient même procédé à la fermeture momentanée de plusieurs postes frontaliers et réclamé la suppression de cette dernière. Mécontents, les touristes algériens avaient déjà appelé par le passé à l'annulation de cette fameuse taxe. Ils avaient également incité les autorités algériennes à appliquer le principe de réciprocité avec le pays voisin. C'est chose faite.