La coopération entre Alger et Berlin semble s'accélérer ces derniers mois. Le retour des entreprises allemandes, tous secteurs confondus, serait imminent. M.Walter Englert, directeur général adjoint de l'Association germano-africaine des entreprises, que nous avons rencontré avant-hier soir à l'ambassade d'Allemagne à l'occasion d'une collation offerte par l'ambassadeur, se veut très optimiste quant aux futures relations algéro-germaniques. D'après lui, la rencontre, qui s'est tenue lundi dernier entre hommes d'affaires algériens et allemands est un franc succès. Il faut savoir que l'association germano-africaine des entreprises est un relais entre les entreprises et les institutions allemandes ayant un intérêt économique commun avec les Etats du continent africain. L'association allemande défend les intérêts d'environ 500 membres et soutient, dans son programme d'action, pas moins de 6000 entreprises allemandes travaillant au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Cette association est aussi l'un des organismes responsables du Forum algéro-allemand des affaires dans le cadre de l'initiative Afrique du Nord-Moyen-Orient de l'économie allemande et dont fait partie, entre autres, la Fédération des industries allemandes (BDI) et la Fédération des chambres de commerce et d'industrie allemandes (Dihk). Pour l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, M.Wolf Kisclat, «le marché algérien est le plus intéressant dans toute la région», en faisant référence aux grandes potentialités de coopération disponibles entre l'Algérie et l'Allemagne, notamment dans le domaine de l'équipement industriel. Il faut rappeler que le volume des échanges entre les deux pays est passé de 847 millions de dollars en 2003, à 1,250 milliard de dollars en 2004, faisant ainsi de l'Allemagne le 9e partenaire de l'Algérie. La présence à Alger de la délégation de 35 opérateurs économiques allemands exerçant dans les secteurs des transports, des infrastructures de base, de l'énergie, de la formation, des finances et de la santé, témoigne de l'intérêt accru des autorités germaniques à renforcer la coopération d'une manière concrète, et ce, quatre mois seulement après la visite dans notre pays du chancelier allemand. Pour justement dynamiser davantage cette coopération, l'ambassadeur d'Allemagne à Alger avait indiqué, lundi dernier, que des discussions vont être entamées prochainement entre les deux pays sur un système de non double imposition. Le partenariat, faut-il le souligner, entre l'Algérie et l'Allemagne ne date pas d'aujourd'hui. Il était même qualifié d'exceptionnel dans les années 70 et 80. La fabrication des boîtes à vitesses en partenariat avec la société nationale Snvi et ZF a été présentée lors de la rencontre des hommes d'affaires algériens et allemands comme un exemple de réussite des opérateurs des deux pays. Sachant que 70% du tissu industriel algérien est d'origine allemande, le partenariat tel que souhaité par les Algériens semble ainsi inéluctable. C'est du moins l'impression que nous a donnée le directeur général adjoint de l'association des entreprises germano-africaines qui devrait rencontrer, dans le cadre de sa visite dans notre pays, une association algérienne non moins importante, l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) qui propose à son tour de servir de relais entre opérateurs économiques, pouvoirs publics et futurs partenaires.