L'inspecteur général du ministère de l'Education, Messeguem Nedjadi, a mis les points sur les «i» et livré une version officielle de ce qui s'est passé réellement. Le ministère de l'Education a organisé, hier, une conférence de presse à laquelle étaient présents les différents acteurs de la chaîne de l'industrie du livre scolaire, des auteurs, des inspecteurs de l'éducation chargés du suivi de travail du contrôle du contenu, les directeurs de l'Office national des publications scolaires, celui de l'Institut de recherche en éducation, de l'Entreprise nationale des arts graphiques, afin d'éclairer l'opinion publique sur les questions d'actualité liées au secteur de l'Education nationale. En outre, il s'agissait de mettre un terme à ce débat houleux suscité par une erreur contenue dans le manuel scolaire de géographie où le nom de l'Etat palestinien était remplacé par celui de l'entité sioniste. L'inspecteur général du ministère de l'Education, Messeguem Nedjadi, a mis les points sur les «i» et livré une version officielle de ce qui s'est passé réellement, en affirmant que la version originale du livre homologuée à l'Entreprise nationale des arts graphiques ne contient pas cette carte. Chose qui a été confirmée par le directeur général de l'entreprise, Hammoudi Massaoudi qui a déclaré à la presse que la responsabilité incombe à toute la chaîne de l'industrie du livre, à commencer par l'auteur jusqu'au dernier employé de l'entreprise. «La première publication était illisible, donc l'inspecteur de l'éducation a demandé le changement de la carte, et c'est à ce moment-là que l'erreur s'est produite; la carte a été remplacée par une autre qui contenait le nom de l'entité sioniste à la place de l'Etat palestinien, donc on a changé une carte par une autre carte et non pas la Palestine par Israël» a-t-il précisé. Pour ce qui est des photos publiées sur les réseaux sociaux portant sur la division de la population algérienne en groupes ethniques, ce dernier a affirmé que ces données sont extraites d'un livre parascolaire sur lequel le ministère de l'Education, «n'a aucun pouvoir de contrôle de ce marché parallèle. Il faut attendre la publication d'un décret ministériel visant à la régularisation de ce marché.» M.Messeguem s'est interrogé sur ce harcèlement non justifié contre le ministère de l'Education; certains partis politiques avec leurs relais dans la presse ont joué sur les nerfs, en présentant des données erronées sur le manuel scolaire pour inciter à la haine. «Le copier-coller, sans la vérification de l'authenticité de la source a fait que des médias algériens ont publié des photos d'un livre égyptien dans lequel El Qods est considéré comme capitale de l'entité sioniste et affirment qu'elles sont d'un livre scolaire algérien, en accablant tout de même le ministère de l'Education» a t-il regretté. Certes, les manuels scolaires contiennent des erreurs, mais ce phénomène n'est pas propre à l'Algérie. «Ces erreurs devront être transformées en source de savoir. Une occasion pour les inspecteurs de l'éducation et les enseignants de rectifier ces erreurs, sinon à quoi sert de gaspiller du temps et de l'argent dans la formation de ces deux corps du personnel de l'éducation?», s'est-il interrogé. Dans le même volet, M. Messeguem a annoncé des poursuites judiciaires contre la Fédération des parents d'élèves qui incite les parents d'élèves à empêcher leur enfants d'aller à l'école comme signe de protestation contre l'application du programme de deuxième génération. «Des voix se sont élevées ces derniers temps, incitant les parents à empêcher leurs enfants d'aller à l'école, il faut savoir que durant cette période de l'éducation obligatoire, les parents n'ont aucune autorité et ne peuvent en aucun cas empêcher leurs enfants d'aller à l'école, car leur droit est garanti par la Constitution algérienne.» Dans le même sillage, Mahfoud Kahouan, inspecteur de l'éducation et chef de groupe des auteurs du livre de langue arabe indique que le manuel scolaire «n'est ni une revue religieuse, ni un traité politique, mais un livre qui est destiné à élever les élèves sur la tolérance, la coexistence, la paix, loin de toute confrontation politico-idéologique». «Ce qui me révolte dans tout ça, c'est qu'une association de consommateurs s'est mise dans la peau de pédagogues et ose parler du manuel scolaire. Dans l'élaboration de ces livres on a pris le soin d'introduire pour la première fois dans l'histoire de l'école algérienne 80% des textes composant ces livres qui sont extraits des auteurs algériens, et ces derniers nous accusent d'avoir vendu nos âmes à l'étranger». M.Kahouan, est encore allé loin dans son analyse en s'interrogeant sur les vrais acteurs ou les commanditaires de cette cabale contre le ministère de l'Education. «Durant les années précédentes, il y a eu des erreurs énormes dans les manuels scolaires, dont 700 erreurs dans un seul livre scolaire, mais personne n'a jamais bougé le petit doigt, aujourd'hui on assiste à une cabale sans précédent contre le ministère et la ministre de l'Education. Il y a de quoi se poser des questions», a-t-il renchéri. De son côté le directeur général de l'Office national des publications scolaires, Atoui Brahim, qui détient le monopole du marché du livre scolaire a affirmé quant a lui que touts les établissements scolaires à travers le pays vont enfin avoir leur quota en matière de manuels scolaires et ce avec des chiffres à l'appui selon ce dernier; son établissement a publié plus de 60 millions de livres scolaires et 17 millions de manuels de deuxième génération tout en mettant l'accent sur les difficultés de distribution de cette quantité, faute de données stables sur le nombre des élèves dans les établissements, notamment durant cette période marquée par le lancement des opérations de relogement. Enfin, la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, avait appelé les directeur et les acteurs de la famille de l'éducation depuis la rentrée scolaire sur la nécessité de s'armer de vigilance et de courage pour faire face à cette situation. «On s'attend à d'autres rumeurs remettant en cause le travail accompli par le ministère, d'autant plus que l'année 2017 sera marquée par des échéances politiques où certains tenteront d'instrumentaliser l'école à leurs propres fins». C'est avec cette phrase que la ministre de l'Education, Nouria Nenghebrit, a entamé sa rencontre avec les directeurs de l'éducation le 26 août dernier.