S'exprimant, hier, lors d'une conférence de presse tenue à Alger, l'inspecteur général du département de Nouria Benghebrit, Messeguem Nedjadi, a indiqué que rien « ne nous fera reculer dans notre projet de mettre en place une école publique moderne et de qualité ». Le conférencier a soutenu qu'il y a une « volonté délibérée de la part de certains médias et parties de tromper l'opinion publique, à travers la diffusion de textes et de photos erronés qui n'ont rien à voir avec les manuels scolaires de deuxième génération ». « Nous nous laisserons pas faire », a-t-il lâché. Et de s'interroger sur cet « harcèlement » contre le ministère sans motif valable. « Le secteur a retrouvé sa stabilité et son calme. Nous sommes désormais orientés vers le traitement des questions pédagogiques. Notre seule préoccupation est comment améliorer les pratiques pédagogiques et développer l'esprit critique chez l'élève », a-t-il dit. Dans ce sens, il a fait savoir que le ministère portera plainte contre le président d'une organisation de parents d'élèves pour avoir « incité les élèves à quitter les bancs des classes ». « La scolarisation est consacrée par la Constitution », souligne-t-il. Au sujet de l'impression du livre scolaire, il a précisé que l'article 91 de la loi d'orientation a mis fin au monopole du ministère de l'Education. Concernant l'erreur contenue dans le manuel de géographie de la 1re année moyenne, faisant apparaître Israël à la place de la Palestine, le directeur de l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag), qui a édité le livre, Hamidou Messaoudi, a présenté ses excuses à la communauté éducative nationale. Il a assuré que l'absence de la Palestine de la carte de géographie et son remplacement par Israël était une « erreur technique ». Il a expliqué que « la carte a été tirée d'Internet pour remplacer la carte initiale qui n'était pas lisible ». Il a ajouté que le remplacement a été fait dans « la précipitation », parce qu'il « fallait imprimer rapidement le livre » pour la rentrée scolaire. Une autre photo, extraite d'un Atlas de géographie où est publiée la composante ethnique de la population algérienne, a fait l'objet de polémique sur les réseaux sociaux. Sur la photo, on peut lire que la population algérienne est composée « de 80% d'Arabes ». Le reste serait un « mélange de Chaouis, de Kabyles, de Touaregs et de Beni Mzab ». Messeguem a précisé qu'il s'agissait d'un livre parascolaire édité par Dar El Houda qui échappe au contrôle du ministère de l'Education nationale. « Les livres parascolaires ne sont pas validés par le ministère de l'Education nationale. C'est un marché informel où il existe un vide juridique », justifie-t-il. C'est pourquoi, a-t-il fait savoir, qu'il sera question de publier prochainement un décret exécutif portant homologation des livres parascolaires. « Il n'y a pas eu complot » Après ce nouveau scandale, d'aucuns estiment que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, serait victime d'un complot. Les éditeurs et les inspecteurs écartent cette thèse. « Il ne s'agit pas d'un complot. C'est une erreur technique intentionnelle », a déclaré le directeur de l'Enag. De son côté, Mahfoud Lahoual a souligné qu'il y a une « volonté réelle » de politiser l'école. Il s'est interrogé sur le timing choisi par « les détracteurs de l'école algérienne » pour réagir. Selon lui, « c'est en prévision des élections qu'ils agissent de la sorte ». Enfin, une enquête est ouverte par le ministère de l'Education pour faire toute la lumière sur cette affaire.