Ces dernières années, l'Etat algérien a mis en place plusieurs dispositifs pour donner un coup de fouet au développement du secteur de l'agriculture. Dans ce contexte, divers programmes d'aide ont été lancés par les pouvoirs publics à l'endroit des paysans dans le cadre du plan national de développement agricole(Pnda). Outre les enveloppes financières consenties aux profit des intéressés, des textes accompagnent chaque projet afin de leur garantir une pérennisation. Or, il s'avère que, sur le terrain, ces textes de loi sont inapplicables dans plusieurs localités en raison du caractère juridique du foncier. Aussi bien dans les communes non-cadastrées que celles cadastrées, l'acte de propriété et le livret financier, documents indispensables à la constitution de tout dossier administratif, rend impossible toute démarche susceptible de faire bénéficier des aides de l'Etat. Le fameux document est impossible à obtenir y compris dans les communes cadastrées à l'exemple d'El Flay et Tazmalt. Dans plusieurs communes, l'opération du cadastre a été menée tellement vite et mal que de nombreuses anomalies n'en finissent pas de se faire jour. Ce qui, il va sans dire, pénalise bien des paysans. Bien avant 2002, cet obstacle a été remplacé par le certificat de possession, document prouvant la possession d'un bien quelconque. Depuis ce document, qui a facilité bien des démarches, n'est plus accepté par les domaines pour notamment les communes dites cadastrées. De ce fait la quasi-totalité des demandeurs souscrivent à une aide pour l'aménagement d'une habitation (25 millions de cts) plutôt qu'à celle de 50 millions, destinée à la construction d'une nouvelle maison, laquelle reste conditionnée par la présentation d'un acte de propriété prouvant la possession de l'assiette foncière devant accueillir la future bâtisse. Le même problème juridique est rencontré aussi par les citoyens désireux d'entreprendre des projets de proximité de développement rural (Ppdr). Ils sont ainsi nombreux à être exclus de fait des opportunités de soutien par les fonds nationaux. La même situation est vécue dans toutes les régions dites «cadastrées». Ce qui explique au demeurant, toutes ces réclamations allant dans le sens de la réhabilitation du document en vigueur avant 2002, à savoir le certificat de possession délivré par les APC. C'est l'unique moyen, jugent les agriculteurs et paysans, qui leur permettra de bénéficier des aides de l'Etat à l'instar des autres paysans de la wilaya. Et ce, en attendant l'actualisation du cadastre.