Agés entre 16 et 27 ans, les quatre individus arrêtés par les éléments de la Gendarmerie nationale de Chetaïbi, activaient dans la fabrication d'embarcations artisanales, dédiées à l'émigration clandestine, avons-nous appris de source sécuritaire. Les précisions fournies par nos sources font état de la découverte d'un chantier naval clandestin, établi par les quatre jeunes dans la forêt des Sables d'or, zone côtière de la commune de Chetaïbi, wilaya d'Annaba. Les mêmes précisions font état de la lutte engagée par les éléments de la gendarmerie, contre toutes activités se rapportant au phénomène de l'émigration clandestine. Il s'agit dans ce cas de figure de fabrication d'embarcations artisanales destinées aussi bien pour les groupes de harraga que pour les passeurs. Ces derniers, à qui revient la plupart du temps, l'obligation d'assurer la ou les embarcations, à bord desquelles des centaines de jeunes désoeuvrés s'engagent dans les traversées de la mort. Une opération de pointe accomplie avec succès le samedi de la semaine en cours, a infligé, pour ne pas dire porté un coup fatal aux bandes de passeurs et des candidats à l'émigration clandestine. Des centaines de plaques et de planches, matière première pour la réalisation des barques, ainsi que du matériel utilisé pour le traçage, le découpage entre autres équipements ont été saisis. Au moment où nous mettons sous presse, les quatre individus font l'objet d'un interrogatoire par les services de sécurité en charge de l'affaire, à l'effet d'identifier les individus impliqués dans cet artisanat frauduleux. Dans ce sillage, il convient de noter que cette activité illicite n'est pas la spécificité de la commune de Chetaïbi, car la localité de Sidi Salem, daïra d'El Bouni, est aussi leader dans ce domaine, à savoir la fabrication des barques et des embarcations destinées aux harraga. De vrais chantiers de réalisation de ces moyens artisanaux de navigation, pour ne pas dire primitifs, totalisant à chaque traversée des centaines de disparus dans les fins fonds de la Méditerranée. Aujourd'hui, et face à l'ampleur du drame engendré par les tentatives d'atteindre le Vieux Continent, via la Sardaigne, l'Etat est interpellé à travers toutes ses institutions pour trouver les solutions adéquates, afin d'éviter que des milliers de jeunes ne périssent dans l'indifférence, dans les eaux d'une Méditerranée devenue de plus en plus meurtrière. Les services de sécurité ont à eux seuls la tâche d'y lutter; ce n'est pas une évidence. Du moment que la mafia de la traite d'êtres humains, les passeurs et les fabricants de barques et d'embarcations en l'occurrence, trouvent en l'émigration clandestine un créneau juteux. Peu importe l'origine des fonds payés par les harraga. Des sommes le plus souvent provenant d'actes d'agressions perpétrées contre de paisibles citoyens, par de jeunes prétendants à la traversé de la honte. L'essentiel pour les harraga est de verser entre 8 et 10 millions de centimes au passeur. Ce dernier est aussi obligé de payer la main-d'oeuvre et charger la construction des barques et des embarcations. C'est dire que faire face à ce phénomène, devenu très banal,au sein de la société, ne nécessite pas uniquement l'implication des services de sécurité, gendarmerie, les gardes-côtes et la police. Il impose l'implication de tout un chacun, notamment ces dernières années où les côtes Est du pays, Annaba entre autres, sont devenues de véritables passoires pour les prétendants à l'émigration clandestine, les Noirs africains surtout.