«Les chances que l'Opep trouve un accord cette année semblent plus élevées qu'auparavant» Les prix du pétrole, très sensibles à la déclaration du ministre algérien de l'Energie, s'affichaient, hier, à la hausse. Comment allait se comporter le marché pétrolier le jour de l'ouverture du 15ème Forum international de l'énergie et à la veille du sommet informel de l'Opep? La question brûlait toutes les lèvres. La réponse est tombée. Les prix du pétrole, très sensibles à la déclaration du ministre algérien de l'Energie, Nourredine Bouterfa, qui a exclu un échec de la réunion d'Alger s'affichaient à la hausse. Hier vers 11h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 46,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, soit une hausse de 62 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance se négociait à 45 dollars pour afficher un gain de 52 cents. Les prix du pétrole se tiennent vraisemblablement en embuscade. Ils attendent le feu vert de l'Opep pour rebondir. Un gel de la production voire une baisse de la production, des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de la Russie n'étant pas exclus. Cela se décidera-t-il demain? «Les chances que l'Opep trouve un accord cette année semblent plus élevées qu'auparavant, mais ce sera probablement lors de sa réunion du 30 novembre», pronostiquaient les analystes de JBC Energy. Les doutes persistent quant à un terrain d'entente tant que les tensions persistent entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Les deux pays sont d'ailleurs tenus responsables de l'échec de la réunion de Doha qui devait déboucher sur un gel de la production des pays producteurs. L'Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs de brut, avaient convenu le 16 février, au terme d'une réunion à Doha à laquelle ont participé le Venezuela et le Qatar de geler leur production à son niveau de janvier 2016. Une initiative avortée par les dissensions irano-saoudiennes. L'Algérie en tant que pays hôte depuis hier du 15ème Forum mondial de l'énergie qui se tient a tenu à éliminer ce grain de sable qui empêcherait une machine qui donne la forte impression d'être convenablement huilée, de tourner. Forte de son exceptionnelle relation avec la République islamique d'Iran, elle s'est fixée pour objectif d'aplanir le différend qui oppose Téhéran à Riyadh. Le ministre de l'Energie, Nourredine Bouterfa, s'est rendu à Téhéran pour éviter le syndrome de Doha. D'autres données plus objectives plaident en faveur d'un apaisement entre ces deux pays, l'Arabie saoudite s'étant dite prête à baisser sa production si l'Iran se décidait à geler la sienne. Ce qui parait tout à fait possible puisque l'Iran, qui pompe actuellement 3,6 millions de barils par jour semble avoir atteint un plafond qu'elle ne peut franchir davantage. L'Iran a quelque peu assoupli sa position: sa production, évaluée à 3,6 mbj en août par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), approche du niveau d'avant les sanctions internationales (4 mbj) que la République islamique ambitionne de retrouver, et l'augmenter encore rapidement s'avère plus compliqué, faute d'investissements, font remarquer les analystes. «Riyadh s'est dit prêt à réduire sa production à condition que Téhéran gèle sa production à son niveau actuel...», rapporte l'agence Bloomberg. Il n'en demeure pas moins qu'il va falloir compter avec la production américaine de pétrole de schiste qui risque de fausser tous les calculs et le conflit russo-ukrainien qui peut changer la donne en matière d'alimentation de gaz naturel vers l'Europe. Il n'est donc pas exclu que les cours de l'or noir connaissent un certain réchauffement à l'approche de l'hiver.