Le recrutement a été inopérant De multiples tentatives et pas des moindres ont été programmées pour voir l'Algérie revenir aux années rouges du terrorisme. En répandant l'idéologie fondamentaliste du wahhabisme et du salafisme interposés. Daesh cette organisation sanguinaire devait prendre en charge cette mission... Un fait révélateur confirme le projet. Il s'agit du retranchement des groupes terroristes au niveau de certains maquis ayant servi à l'AIS, le GIA, le Gspc et Al Qaïda au Maghreb islamique. C'est au niveau de Bouira, Médéa, Tizi Ouzou, Batna, Jijel et Skikda que l'on a tenté de redonner espoir aux résidus criminels pour redynamiser la violence. L'Algérie consciente d'être dans le collimateur a su s'adapter à toutes les donnes sur le terrain pour les retourner à son profit. Daesh a été un mort-né. Le monstre a été décapité par l'Armée nationale populaire après son premier forfait commis contre un ressortissant français. Ce fut en décembre 2014. Ce fait n'a pas échappé aux analystes et experts dans les questions sécuritaires, notamment en ce qui concerne les mouvements terroristes. D'ailleurs, Irin (Integrated Regional Information Networks), rattaché au Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, juge que l'Algérie est le pays le moins touché dans le monde par le recrutement terroriste. Créé en 1995 Irin, dont les positions sont indépendantes de celles de l'ONU, autrement dit ne reflètent pas forcément les positions des Nations unies, souligne encore qu'«en dépit de sa proximité géographique avec des régions impactées par le radicalisme, l'Algérie n'est pas touchée par les recrutements terroristes». Ce n'est certainement pas le fruit du hasard, ou comme le pensent certains que l'Algérie a été épargnée pour des raisons géopolitiques et d'intérêts occidentaux, mais certainement l'engagement de son armée qui ne cesse de marquer des points déterminants quand il s'agit de sa souveraineté, sa sécurité et celle de son territoire. Pas seulement, son expérience louée, le plan de prévention mis en place par ses cadres militaires, sa stratégie militaire et sa détermination, sont les principaux facteurs qui ont contribué à ce qu'elle reste à l'écart des évènements douloureux qui secouent le Monde arabe. Reste aussi que le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, a fait que l'Algérie a su se prémunir pour sa sécurité. D'où sa destination vers d'autres pays à l'image de la Tunisie et le Maroc dont la position à l'égard de ce qui se passe dans le monde est jugée irrationnelle. A ce propos Integrated Regional Information Networks, rapporte dans son analyse: «En dépit de sa proximité des régions touchées par l'extrémisme et ayant connu un passé mouvementé de militantisme, l'Algérie compte moins de recrues comparé à plusieurs autres pays, y compris ses voisins la Tunisie et le Maroc», ajoutant «alors que le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique est en train de recruter des membres dans le monde entier». Cette analyse est argumentée par des chiffres publiés début septembre par The Soufan Group. Il s'agit d'une entreprise américaine, basée à New York qui fournit des services en matière de sécurité et de renseignement aux gouvernements. Ce qui a permis à Irin d' indiquer que «la Tunisie compte entre 6 000 et 7 000 terroristes recrutés par des groupes extrémistes essentiellement par l'Etat islamique». Même cas ou presque pour le Maroc. Il a été établi jusqu'à décembre 2015, que «le Maroc compte entre 1 200 et 1500 recrues». Alors qu'en Algérie «leur nombre est largement inférieur, se situant autour de 200 recrues». Un chiffre que confirment des sources sécuritaires et rapporté par L'Expression. Pour des observateurs avertis le chiffre ne surprend pas pour autant dans la mesure où ce grand pays d'Afrique a vécu plusieurs années de terrorisme et barbarie. L'auteur de l'analyse, Jenny Gustafsson, a fini par s'interroger «l'Algérie a-t-elle- pris un vaccin anti-Daesh? Dalia Ghanem-Yazbeck, spécialiste du terrorisme chez Carnegie MiddleEast Center, interrogée par l'auteur à ce sujet souligne que «l'Algérie a connu une décennie du terrorisme où quinze années après «le radicalisme semble avoir moins d'attraits en Algérie», constate ce réseau d'information. L'Algérie est-elle immunisée contre le terrorisme?» Elle explique encore «l'expérience vécue par les Algériens durant la décennie rouge «reste fraîche dans la mémoire collective et fonctionne comme une forme de dissuasion psychologique». Pour elle «la raison pour laquelle Daesh n'a pas eu de succès en Algérie réside également dans le fait que le pays a consenti d'énormes investissements sur ses forces de sécurité». Elle a souhaité dire que «l'Armée algérienne est devenue une force massive, si vous ajoutez à cela les forces de police et de la gendarmerie, et les branches de renseignement. Tous ces corps constitués ont su éviter à de nombreux Algériens de tendre la main à des groupes comme Daesh». Mais pour l'auteure de cette analyse «Charte pour la paix et la réconciliation nationale a contribué à la réinsertion des égarés au sein de la société et aussi les actions menées par le gouvernement pour contrer le salafisme radical, tout en rappelant la création du Syndicat national des imams qui agit comme un rempart aux idées religieuses importées». Ghanem-Yazbeck, estime également que «l'Algérie assure une tâche formidable en maintenant le contrôle tout au long de ses vastes frontières avec le Mali et la Libye», en relevant que «le pays est actuellement leader en Afrique en matière de capacités d'armement et sa force de police dépasse de loin celles du Maroc, de la Tunisie et de la France. Le mois de mai dernier, Abdelaziz Malik, professeur en relations internationales à l'université de Lyon, avait souligné dans un entretien avec Anadol, «C'en est fini de Daesh en Algérie», ajoutant «l'armée a abattu les deux premiers émirs de l'organisation en moins de huit mois. Le premier, Abdelmalek Gouri a été tué en décembre 2014, et le second, Othman el-Assimi a trouvé la mort en mai 2015». Selon Tawaf Abdelkader, chercheur en sciences politiques, à l'université algérienne de Ouargla, «on n'a pas besoin d'experts pour évaluer les capacités de la branche locale de Daesh. L'organisation est totalement finie en Algérie». Néanmoins n'écartant pas totalement la menace, il estime: «Seuls les cellules dormantes et les loups solitaires, susceptibles d'exécuter des actions terroristes isolées, peuvent encore inquiéter les services de sécurité algériens.» Cependant, l'Armée nationale populaire continue de maintenir l'ordre sur le terrain et contrôle parfaitement sa stratégie qu'elle adapte à toute éventualité. . Batna et tipasa Des ateliers de fabrication d'explosifs détruits Un atelier de fabrication d'explosifs a été découvert et détruit ven-dredi à Batna par un détachement de l'Armée nationale populaire, alors qu'un autre détachement a détruit deux casemates à Tipasa, a indiqué hier un communiqué du ministère de la Défense nationale. «Dans le cadre de la lutte antiterroriste, un détachement de l'ANP a découvert et détruit, le 30 septembre 2016 suite à une opération de ratissage et de recherche dans la zone d'Oustili, wilaya de Batna, un atelier de fabrication d'explosifs contenant des explosifs (TNT), des outils de détonation, des mines de confection artisanale et une quantité de munitions», précise la même source. De même, un autre détachement a détruit deux casemates à Tipasa, ajoute le communiqué. Au sud du pays, cinq Libyens armés ont été arrêtés le même jour par un détachement de l'ANP du secteur opérationnel d'In Amenas dans la wilaya d'Illizi, rapporte un communiqué du MDN. Les personnes arrêtées étaient à bord de trois véhicules tout-terrain en possession d'un pistolet-mitrailleur de type Kalachnikov, un fusil de chasse et deux paires de jumelles, selon la même source. Le MDN précise que ces arrestations ont été opérées lors d'une embuscade dans la région de Debdeb, près des frontières avec la Libye.