Selon le magazine panafricain qui paraît à Paris, l'Algérie s'opposerait à l'élection du président guinéen Alpha Condé à la tête de l'UA, jugé trop proche de Rabat en ce qui concerne la question sahraouie. Faux! Le chef de la diplomatie algérienne a vivement réagi aux calomnies véhiculées par l'hebdomadaire parisien. Jeune Afrique a décidé de servir, encore une fois de caisse de résonance à cette nouvelle campagne calomnieuse qui cible l'Algérie. Pris en flagrant délit de mensonges, ce média à la solde du Makhzen a dû se faire harakiri. Suite à la parution du confidentiel «UA: Alger surveille Condé» (Jeune Afrique n° 2907 du 25 septembre au 1er octobre 2016), le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra nous a fait savoir que ni lui ni aucun membre du gouvernement auquel il appartient n'a formulé de critiques publiques (déclarations, communiqués ou interviews) à l'égard de la position de la Guinée concernant le dossier du Sahara occidental», a-t-il écrit sur son site. A quoi est dû ce cinglant démenti qui a entamé un peu plus la crédibilité de ce média? Selon le magazine panafricain qui paraît à Paris, l'Algérie s'opposerait à l'élection du président guinéen Alpha Condé à la tête de l'UA, jugé trop proche de Rabat en ce qui concerne la question sahraouie. Le Guinéen Alpha Condé était bien parti pour succéder au Tchadien Idriss Déby Itno à la présidence de l'UA, en janvier 2017, rapportait-il le 28 septembre tout en ajoutant: «Mais cela ne va plus de soi, car Alger s'inquiète de 'l'alignement total'' de Conakry sur les positions de Rabat à propos de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). La diplomatie algérienne préfèrerait à Condé le Nigérien Mahamadou Issoufou, plus modéré à ses yeux». Il faut souligner que cette campagne de désinformation s'inscrit en droite ligne de la demande d'adhésion controversée du Maroc à l'Union africaine. Une démarche empreinte d'une seule arrière-pensée: éjecter la République sahraouie de l'UA. Un objectif que Rabat pense pouvoir atteindre avec un président de l'Union africaine qui serait totalement acquis à sa thèse concernant le conflit qui l'oppose au Front Polisario et qui de fait cautionnerait la colonisation du Sahara occidental par le Maroc. Un scénario que Jeune Afrique ne verrait pas d'un mauvais oeil. Disons le tout court. Il participe même à son écriture, et appelle de tous ses voeux à sa mise en scène. Des preuves? L'option de l'indépendance du Sahara défendue par l'Algérie est une «erreur stratégique», avait estimé le fondateur de l'hebdomadaire Jeune Afrique en octobre 2010. «Les Sahraouis (...) s ́épanouiront mieux dans le cadre du Maroc que dans un tout petit pays privé de richesses, assisté et sous l ́influence de l ́Algérie ou de pays tiers», a affirmé Béchir Ben Yahmed connu pour ses accointances avec l'architecte de la «françafrique», Jacques Foccart. Cerise sur le gâteau marocain. «Et je sais que la moitié des Sahraouis se sentent Marocains. La plupart des gens qui ont créé le Polisario étaient des Marocains. En fait, c ́était une opposition intérieure, et leurs griefs, même fondés, étaient conjoncturels», a ajouté, avec une assurance qui n'a d'égal que le degré d'allégeance qu'il a fait au royaume, l'ex-directeur de Jeune Afrique qui a passé la main en 2007. Rien n'a changé depuis. La ligne éditoriale qu'il a insufflée à son magazine est restée la même. Jeune Afrique roule plus que jamais pour le trône marocain.