Kaddour M'Hamsadji (à g.) et Mohamed Sari (à d.) au cours de la cérémonie de remise du Prix Escale littéraire d'Alger 2016. Derrière au 2ème rang, Mme Samya M'Hamsadji En la circonstance tout le gotha de la corporation livresque algérienne était présent aux côtés des organisateurs et membres du Jury. La quatrième édition de cette compétition littéraire s'est déroulée dans une ambiance chaleureusement livresque au Sofitel du Hamma, à Alger qui a connu cette soirée une animation particulière avec la nombreuse assistance essentiellement composée d'un panel d'intellectuels, d'universitaires, d'écrivains présents à un évènement culturel devenu annuellement une sympathique tradition. Conçu par ses organisateurs parmi lesquels, notamment le Sofitel Algiers et Akli Tadjer écrivain de réputation d'origine algérienne établi et connu en France, ce laborieux rendez-vous s'est assigné un objectif fondamental et prioritaire qui est celui d'impulser l'émergence de la littérature algérienne d'auteurs autochtones résidant en Algérie pour les projeter dans le champ littéraire à l'étranger à la conquête d'un lectorat dans la sphère livresque universelle à la mesure de leurs talents avérés pour une découverte et une valorisation d'un style d'esthétique et de création d'algérianité. Cette approche est la résultante d'une expérience de ce concours initialement organisé en France et dont le concept a été reconduit en Algérie par les fondateurs de cette entité de symbiose à dessein de susciter une adhésion et une participation active des écrivains algériens pour la promotion de la littérature algérienne d'expression francophone outre-Méditerranée. En la circonstance tout le gotha de la corporation livresque algérienne était présent aux côtés des organisateurs et membres du Jury, Akli Tadjer, Denis Labayle, Natasha Bousaa, Hervé Hamon, ainsi qu'un représentant de l'Union européenne qui se sont relayés à la tribune pour mettre en exergue la vocation «d'Escale Littéraire d'Alger» qui traduit des affinités d'attachement de ses concepteurs avec la littérature algérienne dans une dynamique attrayante d'interculturalité. Ainsi, Nadia Sebkhi auteure, directrice des éditions Livrescq, Youcef Sayah critique littéraire membre du jury, Abderahmane Ali-Bey le gérant de la librairie du Tiers-Monde, de Casbah éditions, Mouloud Achour directeur de publication de cette entreprise, Azzedine Guerfi directeur des éditions Chihab avec les représentants des éditions Barzack et Dalimen, le réalisateur documentariste Amirouche de Tizi Ouzou et Anissa Batel la talentueuse animatrice de la Chaîne 3 de la radio algérienne étaient de la partie à cette manifestation où l'on a également remarqué la silhouette familière de l'écrivaine de la mémoire, Djoher Amhis âgée de 83 ans qui a consenti avec enthousiasme au déplacement pour cette soirée. C'est dans une atmosphère d'heureuses retrouvailles et de convivialité des grands jours que les adeptes du livre et de la lecture, écrivains, éditeurs, lecteurs, journalistes ont célébré cette rencontre dans l'allégresse et la solennité de la remise des distinctions aux lauréats par le jury du concours dont le verdict fut annoncé par un de ses membres l'écrivain Akli Tadjer. Ainsi, le Prix Spécial honorifique du jury significativement labélisé «Coup de Coeur» a été le premier trophée remis à l'écrivain chroniqueur, dramaturge de renom Kaddour M'Hamsadji pour son dernier roman «La quatrième épouse» Un hymne littéraire de toute beauté en hommage de l'auteur au mouvement cyclique de l'histoire et à l'Algérie combattante ressurgie des affres du naufrage de la longue et séculaire nuit coloniale. Ceci sous un tonnerre d'applaudissements qui a intensément ému l'auteur qui, dans l'instantanéité, a remercié avec gratitude toute l'assistance et les membres du jury pour cette considération à son égard en enchaînant par la parole une affective dédicace de ce trophée à la Casbah d'Alger terroir de ses ancêtres et aïeux qui l'ont fuie sous la contrainte lors de l'invasion coloniale pour se réfugier à Sour El Ghezlane où il a vu le jour, ville protégée par le légendaire mont Dira qu'il a évoqué avec amour et tendresse. Sa pensée s'est cristallisée au souvenir des noms lumineux de la littérature algérienne qui furent aussi ses amis et compagnons à la première Union des Ecrivains Algériens de l'indépendance à l'image de Mouloud Mammeri, Jean Senac, Kateb Yacine, Mohamed Dib, Malek Haddad, Mourad Bourboune, Moufdi Zakaria, Mohamed Laid Elkhalifa, Ahmed Sefta et tant d'autres trop nombreux pour être cités tous ici. Cette remémoration affective de Kaddour M'Hamsadji revêt une très forte symbolique qui incarne une communion collective d'admiration, de pérennité à l'endroit et à la mémoire de ces noms d'immortalité qui ont oeuvré leur vie durant et avec le génie qui fut le leur à la grandeur et au rayonnement de la littérature algérienne. A Madame Samya M'Hamsadji son épouse, sa confidente, assistante et minutieuse compilatrice passionnée de l'ouvrage nominé «La quatrième épouse» présente dans la salle, Si Kaddour a dans un style d'éloquence exprimé toute sa reconnaissance et gratitude à cette indéfectible compagne de toujours. Le Premier Prix d'Escale littéraire d'Alger 2016 a également été décerné à l'écrivain traducteur universitaire de référence Mohamed Sari pour son roman «Pluies d'Or» publié par les éditions Chihab. Une véritable trame mémorielle d'une étape charnière et tragique de notre histoire contemporaine perspicacement narrée par l'auteur à travers un vécu et une perception des différentes mutations de la nouvelle société algérienne. Après une ovation de l'auditoire, l'écrivain Mohamed Sari a courtoisement remercié toute l'assistance et les membres du jury auxquels il a exprimé sa gratitude pour l' attention portée sur une oeuvre de longue haleine, de labeur et de motivation dans une conjoncture d'épreuves, de cruauté et de déchirement subis par le peuple algérien. En ce sens il a précisé sa pensée pour dédier ce couronnement à sa famille et particulièrement à son épouse qui ont fait preuve de patience, de solidarité et compréhension tout au long de l'élaboration et de l'écriture de ce roman. Il est à rappeler que parmi les candidats, seuls dix auteurs ont été sélectionnés pour le concours où furent primés les ouvrages des deux heureux lauréats, Kaddour M'Hamsadji et Mohamed Sari. Cette louable initiative pédagogique a su créer un élan de mobilisation de femmes, d'hommes, et surtout de jeunes séduits, autour d'un thème porteur centré sur la culture livresque et la littérature algérienne. La motivation et l'engouement étaient très perceptibles à travers les échanges d'avis et d'impressions d'une assistance avide des substances éclairantes et instructives de l'univers du livre et la lecture. Un constat qui est l'écho d'un appel et d'un message prometteurs pour la multiplicité d'actions compétitives stimulantes de la littérature algérienne afin de promouvoir ses créations et sa créativité dans des espaces intellectuels et culturels d'universalité. * Président de l'Association des Amis de la rampe LOUNI Arezki, Casbah