De nouvelles moeurs vont voir le jour Pour le moment, ce paiement sera limité aux grands facturiers, les compagnies de transport ainsi que quelques grandes entreprises telles que les opérateurs de téléphonie fixe et mobile. Il faudra attendre encore un peu pour que cela se généralise. Le rêve sur le point de devenir réalité: les Algériens pourront bientôt payer leurs factures via le Net. En effet, le e-paiement sera officiellement lancé aujourd'hui par l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Celle-ci organise, à l'hôtel El Aurassi d'Alger, une cérémonie symbolique pour signer l'acte de naissance de ce mode de paiement. Tous les acteurs concernés par cette révolution numérique seront présents, à commencer par le ministre des Finances, celle de la Ptic, le gouverneur de la Banque d'Algérie, mais surtout le ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, a qui le gouvernement a confié cette délicate mission qu'il semble avoir menée à bien. Les P-DG des Banques nationales seront également de la partie, tout comme ceux des trois opérateurs de téléphonie mobile (Ooredoo, Djezzy et Mobilis), d'Algérie télécom ainsi que ceux des grands facturiers publics: Sonelgaz, Seaal, Air Algérie et la Cnan entre autres. Ainsi, les Algériens pourront dès aujourd'hui effectuer des paiements sans se déplacer, 24h/24 et 7j/7, ou sans trimbaler de l'argent liquide avec eux. Seul bémol: pour le moment, ce paiement sera limité aux grands facturiers, les compagnies de transport ainsi que quelques grandes entreprises telles que les opérateurs de téléphonie fixe et mobile. Il faudra attendre encore un peu pour que cela se généralise, notamment chez les commerçants qui devront acquérir les TPE (terminaux de paiement électronique), indispensables pour ce genre de transactions. Chose qui pourrait s'avérer difficile au vu de l'investissement nécessaire, mais surtout de la mentalité de la «chkara» bien ancrée dans nos moeurs et qui ne permet aucune transparence dans la circulation de l'argent. Des canaux d'interactions au profit des porteurs et des commerçants ainsi qu'à une campagne de sensibilisation à l'usage de la carte de paiement électronique vont être lancés pour tenter de changer les mentalités. Dur mais pas mission impossible! Car ce lancement va édifier les bases de cette révolution monétique. Cela pourrait être la solution miracle pour récupérer les capitaux circulant dans l'informel représentant 26% de la masse monétaire présente sur le marché, et dont les mesures prises jusque-là n'ont pas réussi à absorber. On parle là d'un pactole qui oscillerait entre 1000 et 1300 milliards de DA, sans évoquer les dividendes tirés des impôts sur les transactions qui se feront dans le formel. Cela pourrait aussi être un prélude à la carte de crédit. Cette dernière est un moyen efficace, en ces temps de crise, pour aider les foyers à boucler leurs fins de mois, et en parallèle relancer la consommation, particulièrement si ces crédits sont limités aux produits locaux. Ce sera certainement un bol d'air aux foyers qui n'arrivent plus à tenir jusqu'à la fin du mois avec la cherté de la vie actuelle.La carte de crédit pourrait aussi être un moyen efficace pour instaurer la culture du paiement par carte chez nos citoyens, qui permet, faut-il le rappeler, une meilleure traçabilité des transactions financières. Elle pourrait fidéliser les clients à ce mode de paiement électronique qui leur offrira des achats à crédit, ce qui obligera les commerçants à s'adapter en s'équipant de terminaux nécessaires pour le paiement électronique, et faire ainsi définitivement disparaître la «chkara». C'est également la condition sine qua non pour l'expansion de l'économie numérique sur laquelle mise beaucoup le gouvernement pour sauver le pays de la banqueroute. Les autorités misent sur cette économie «new - âge» pour augmenter son PIB, ses entrées en devises et créer de nouveaux métiers qui offriront de nouveaux emplois. Il veut aussi réduire les coûts de production dans les industries classiques qu'il a lancées pour être les plus concurrentielles possible. L'automatisation des procédés de production, le développement du commerce électronique et l'instauration d'un «digital market» africain, sont les moyens les plus efficaces pour y arriver. L'heure est donc à cette nouvelle économie qui, il faut le préciser, commence juste à être considérée de la sorte dans les pays les plus développés. Néanmoins, le système monétique actuel est le «tue- économie numérique», il est même la contradiction totale d'un système qui permet son émergence! Mais maintenant que le paiement électronique est là, tous les espoirs sont permis...