Le président du club béjaoui nous a fait part de sa décision de démissionner. L'Expression : Vendredi dernier, votre équipe a fait match nul chez elle contre le CAB. Il semblerait qu'une partie des spectateurs s'en serait pris à vous. B.Tiab: C'est une information tout à fait vraie. Quelques énergumènes ont cru bon me faire des reproches et me tenir des propos vraiment durs. J'ai dû, d'ailleurs, quitter le stade bien avant la fin du match. Cela fait plus de dix ans que je préside la JSMB. Jamais le public ne s'en était pris à moi. Là, très sincèrement, il a dépassé les limites. Que vous reprochaient ces spectateurs? Ils m'ont surtout critiqué pour le fait d'avoir recruté Amrouche que je serais en train de payer pour rien. Il se trouve que ce Amrouche dont ils parlent tant, lorsque nous l'avions recruté, il était en parfait état de santé. Son expérience devait nous être d'un grand secours pour épauler nos jeunes joueurs. Malheureusement, dès le deuxième match de la saison, il a reçu un sale coup à l'une de ses chevilles. Il a dû être hospitalisé puis opéré. Est-ce que c'est moi qui l'ai blessé? Est-ce que je pouvais prévoir une telle tuile? Non. Alors, pourquoi me reprocher son recrutement? Et puis, quant à l'histoire de le payer, c'est bien le moins que nous lui devons. C'est un salarié du club. Nous n'allions tout de même pas l'abandonner à son sort. De toutes les manières, c'est un joueur de la JSMB qui va de nouveau être opérationnel et qui va rendre les services que nous attendons de lui. Les spectateurs dont vous nous parliez agissaient-ils spontanément? Absolument pas. Je suis persuadé qu'ils ont été poussés par ceux-là mêmes auxquels je fais barrage parce qu'ils veulent entrer comme dirigeants de la JSMB, pour vivre à ses frais. Que comptez-vous faire? Ma décision est prise, je quitte le club. J'y ai tout consacré, mon temps, mon argent et même ma santé. Voilà comment on me remercie. Vous êtes donc démissionnaire? Absolument. J'ai rédigé une lettre et j'ai convoqué le comité de supporters pour ce mardi. C'est le secrétaire général du club qui fera lecture de la lettre. Ce qui veut dire que vous n'assisterez pas à la réunion. Je n'y assisterai pas. Je ne tiens pas à ce que des supporters en viennent à me supplier de rester. J'ai trop donné et trop souffert. Je veux partir d'autant qu'il y a un climat des plus malsains dans ce club. Que voulez-vous dire? La solidarité n'est plus ce qu'elle était. Vendredi dernier, pendant que des gamins me huaient, pas un des anciens du club assis à la tribune officielle ne s'est levé pour leur demander de se taire. Venons-en à l'épisode Aït Djoudi. Très sincèrement, j'avais beaucoup d'estime pour lui, mais ce qu'il a fait dépasse l'entendement. A ce rythme, qui va le croire demain? Vous savez ce que j'ai appris? Eh bien, il s'était totalement désintéressé de l'entraînement de l'équipe bien avant le match de Biskra. Pour tout dire, il n'allait pas aux entraînements et déléguait son adjoint qu'il vient, d'ailleurs, d'emmener avec lui au CRB. Je comprends maintenant pourquoi il ne voulait pas de Hammouche comme second. Il savait que ce dernier découvrirait son manège et viendrait nous en parler. J'ajouterai qu'à Biskra, il n'a pratiquement pas managé l'équipe. Il l'a laissée livrée à elle-même. Qu'avez-vous fait avec lui? Je l'ai appelé pour l'avertir. Nous lui avons versé 3 millions de dinars et avons mis à sa disposition un logement. Il faut qu'il rembourse une partie de la somme versée, puisqu'il n'est pas allé au bout de son contrat ainsi que les clés de l'appartement. Il m'a promis qu'il viendrait à Béjaïa pour régler tous ces problèmes. Attendons de voir. Il reste que la JSMB aura raté sa saison puis l'accession lui a échappé. C'est vrai, mais ce club ne pouvait pas faire plus. Pour que l'accession puisse se jouer, il faut des moyens et la JSMB n'en dispose pas. C'est d'accession sûre dont je parle. Celle qui vous garantit que vous allez durer en division 1 et non pas descendre au bout d'une saison. Pour cela, il faudrait le recrutement de 5 ou 6 bons joueurs et la JSMB avec ses faibles ressources, ne peut se permettre un tel privilège.