Le siège de l'Opep «Ne nous trompons pas, l'Opep n'est pas morte, et tout comme les marchés pétroliers, elle se transforme», a déclaré Emmanuel Hache directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques de Paris (Iris). L'Organisation des pays exportateurs de pétrole n'est ni une coquille vide ni un machin. Ce n'est pas n'importe qui, qui le dit. C'est une pointure internationale spécialisée en énergie sur les questions de prospectives et de formation des prix qui l'affirme. «Ne nous trompons pas, l'Opep n'est pas morte, et tout comme les marchés pétroliers, elle se transforme», a déclaré Emmanuel Hache directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques de Paris (Iris). Ce constat a été fait au lendemain du sommet informel de l'Opep qui s'est tenu à Alger le 28 septembre dernier. La décision historique qui l'a sanctionné a fait l'objet d'une analyse publiée dans la lettre d'information de l'Iris. Emmanuel Hache y a commenté la déclaration d'Alger. Qu'a-t-il dit au juste? Cette décision «a surpris de nombreux analystes qui estimaient que les conditions politiques n'étaient pas réunies pour trouver un accord entre les deux principales puissances régionales et pays producteurs de l'Organisation (Arabie saoudite et Iran)» a fait remarquer cet expert en économie des matières premières et de la macroéconomie financière qui a qualifié la décision d'Alger d'«historique à plus d'un titre». Un tournant dans l'histoire du cartel? Aucun doute pour ce spécialiste des questions monétaires internationales. Après une «politique de la vanne ouverte» initiée en 2015, l'Opep «cherche désormais à reprendre le marché en main avec une décision de diminution de production, une première depuis près de 8 ans» a assuré le directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques de Paris (Iris) cité par une dépêche de l'APS datée du 7 octobre. La promesse d'un accord «pourrait donner un peu d'air à certaines économies de l'Organisation qui conjuguent une crise économique et politique», a-t-il estimé tout en soulignant que les marchés pétroliers ont favorablement accueilli la décision d'Alger. A Londres, le baril a enregistré une hausse de plus de 3,5% et de plus de 5% à New York. Quels types d'obstacles doivent surmonter les pays membres de l'Organisation? L'Opep «doit gérer le retour marqué de l'Iran sur la scène internationale, le potentiel de développement considérable de l'Irak sur les marchés pétroliers et la quasi-faillite de l'un de ses membres fondateurs (le Venezuela)», a expliqué l'ancien chercheur du Centre de sciences humaines (CSH) de New Delhi (Inde) qui a conseillé au demeurant à l'Opep de dépasser «la seule stratégie de l'effet d'annonce s'il veut entretenir un effet durable sur les prix». Et l'avenir, comment s'annonce t-il? «Marqueur politique, géopolitique et économique des années 1970, l'Opep pourrait chercher à moyen terme à devenir plus globale et, pourquoi pas, élargir son leader-ship en se positionnant comme une Agence de l'énergie des pays du Sud», a prophétisé Emmanuel Hache. Personne ne donnait pourtant cher de l'Opep qui avait perdu en crédibilité après l'échec de la réunion du 17 avril à Doha. Une désillusion qui a fait croire que le sommet d'Alger allait subir un cuisant échec. Tous les analystes du marché s'accordent à dire que le rendez-vous d'Alger, prévu mercredi 28 septembre en marge du Forum international de l'énergie, ne servira à rien pouvait-on lire sur le site du quotidien français la Tribune. «C'est un non-événement» ajoutait Christophe Dembik, responsable mondial de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank. La suite on la connaît. Pour un coup pour rien, ce fut un «coup de maître». L'Iris vient de le confirmer.