Le nouveau calendrier de vaccination est toutefois préservé. Ce vaccin n'est pas retiré du marché, c'est le fournisseur qui va changer et le lot jusque-là utilisé est toujours en isolation. Le vaccin pour nourrissons «Pentavalent» continue d'être l'objet de controverses. Accusé d'être derrière la mort de deux nourrissons dans une clinique privée à Rouiba (banlieue est d'Alger), des rumeurs ont circulé sur le fait que le ministère de la Santé avait décidé de le retirer complètement de la circulation en abandonnant le nouveau calendrier de vaccination. Chose que le département de Abdelmalek Boudiaf a vite démenti dans un communiqué rendu public hier après-midi. «Le vaccin Pentavalent jusque-là utilisé, doit demeurer en quarantaine dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire», révèle la même source qui se base sur l'avis du comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale de l'OMS. Néanmoins, cette mise en isolation ne signifie pas le retrait complet du Pentavalent du marché mais c'est le fournisseur qui va changer. «Le recours à un autre fournisseur pour le vaccin Pentavalent qui obéit aux règles de la pré-qualification de l'OMS est retenu, et par conséquent le vaccin pentavalent jusque-là utilisé, doit demeurer en quarantaine dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire», est-il noté, en soutenant que le nouveau calendrier de vaccination est aussi maintenu. «Le nouveau calendrier de vaccination est maintenu, dès lors que les événements graves observés n'ont aucun rapport avec la nature de ce calendrier», est-il souligné. Le vaccin antipneumococcique (13 valences) utilisé est lui aussi maintenu. le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tient néanmoins à préciser que ces mesures revêtent un caractère provisoire dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire. Il rappelle dans ce sens qu'il avait, en vertu du principe de précaution et dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire, pris la décision de procéder au retrait des lots de vaccins utilisés et de les remplacer par d'autres lots, de manière à assurer la continuité de la vaccination à travers l'ensemble des structures de santé dans les conditions optimales de sécurité. Le Msprh insiste aussi sur le fait que les vaccins du calendrier national de vaccination sont préqualifiés par l'Organisation mondiale de la santé et obéissent aux critères d'efficacité et d'innocuité. Dans ce sens, il sensibilise la population sur le fait que la vaccination demeure une priorité de santé publique et que le programme élargi de vaccination, du fait de l'adhésion de la population et des professionnels de santé. «Cela à permis d'éliminer et/ou d'éradiquer la plupart des maladies transmissibles prévalentes mortelles de l'enfant», fait-il remarquer. Il est à noter que le «pentavalent» n'a pas fait polémique qu'en Algérie. Dans beaucoup de pays du monde, il a été accusé d'être un vaccin de la «mort». En 2013, en Inde et au Vietnam il a même été retiré avant d'être vite réintroduit du fait que les enquêtes menées ont montré que «le vaccin était sûr à utiliser et qu'il n'était responsable d'aucun décès». Ces accusations avaient poussé l'Unicef et l'OMS à ouvrir une enquête mondiale. Une déclaration conjointe a été publiée par la suite par ces deux institutions mondiales. Ce communiqué a confirmé la sécurité du Pentavalent et l'approbation pour son utilisation continue comme un vaccin. «Après une enquête minutieuse, il a été constaté que les décès signalés au Vietnam étaient des problèmes de santé concomitants connexes dans le temps, mais ne sont pas liées à l'utilisation du Pentavalent», avait conclu la commission mixte. Ce qui fait que ce vaccin continue d'être administré dans la quasi-majorité des pays mondiaux, à l'instar de la France. Depuis 2013, il a été administré à plus de 400 millions d'enfants dans le monde...