Après Chouchou, le réalisateur nous revient avec un nouveau film aussi drôle que sympathique. Confidences... L'Expression: Comment vous est venue l'idée de ce film? Un sujet assez original! Merzak Allouache:Eh bien quand je suis venu à Alger présenter Chouchou, je me suis retrempé dans la vie d'Alger et j'ai vu dans un quartier une enseigne où était écrit Bab El Web. Cela m'a fait rire et m'a donné une idée, ensuite j'ai lu dans la presse qu'il y avait des combats de moutons qui étaient organisés. Je ne connaissais pas tout ça. Donc, j'ai commencé à écrire le scénario et puis j'avais envie que l'histoire se déroule à Alger. Après, on ne sait pas comment arrivent les choses. C'est mystérieux quand on écrit une histoire. Ce n'est pas fortuit la fille française qui est issue de père algérien qui retourne dans son pays d'origine... Quand on tourne un film, on raconte une histoire, du début à la fin on sait ce qu'on raconte, ce n'est pas un hasard. C'est quelque chose qui m'intéresse. Ensuite, le public sent ces choses et voit si c'est intéressant ou non. Cela me dépasse. Une fois l'histoire tournée et le montage terminé, le reste me dépasse... Et pour vous, en quoi cette trame est-elle intéressante ? Depuis que je tourne des films, on ne m'impose pas des sujets, je raconte ce que je veux, c'est ma liberté de créer... Quel est le message que vous véhiculez à travers ce film? C'est à vous de voir s'il y a un message. Bien sûr, tous les films sont des critiques de société, mais là ce n'est pas tout à fait une comédie. Je pense qu'à la dernière partie du film, on n'a pas envie de rigoler. Il y a des choses plutôt romantiques, des choses qui font de la peine. C'est comme notre société, le matin on rigole, l'après-midi on ne rigole pas. Je voulais terminer sur une note optimiste pour faire plutôt comédie. Je n'ai plus envie de faire des films pessimistes maintenant. Aujourd'hui, il semble que Merzak Allouache «vire» vers la comédie, la réalisation de sujets plus «légers». Qu'en pensez-vous? On vire toujours dans la vie. Moi, je vire vers la comédie depuis mon premier film d'il y a 30 ans. Si vous le revoyez, Omar Gatlatou, vous verrez que je raconte la vie quotidienne d'un jeune en 1975 et ce n'est pas une histoire dramatique. C'est raconter avec un zeste d'humour. Ce qui était intéressant aussi de tourner, c'est la rencontre entre ces comédiens. Quelqu'un arrive et tourne une seule séquence pendant un jour, s'il est grand comédien, il peut passer plein de choses. Par exemple Bakhta, j'ai travaillé avec elle, je ne la connaissais pas. Elle a dû tourner trois ou quatre jours. Elle donne ce qu'elle a. Ce qui importait pour vous c'est l'amour par Internet ou entre deux individus de deux milieux différents? C'est l'amour tout court. Je préfère que cela ne se passe pas par Internet mais d'après ce que j'ai entendu ici, il y a beaucoup de choses qui se font par Internet. Il paraît que dans les cybercafés, on passe très souvent son temps à discuter, rencontrer des gens, etc. Cela me dépasse, je ne suis plus un jeune. Des projets de films? Je n'ai pas de projets précis. J'écris, je cherche quelque chose pour l'instant...