La population civile sahraouie souffre des affres du colonialisme, de la répression et de l'atteinte aux droits de l'homme «Dans une situation exceptionnelle, il est de notre devoir d'informer la communauté internationale de ce qui se passe dans les territoires sahraouis occupés.» Comment casser le blocus médiatique imposé par le Maroc dans les territoires occupés sahraouis? C'est la thématique d'un atelier de travail organisé, hier, au camp de réfugiés sahraouis à Dakhla, auquel ont pris part des journalistes, des activistes sahraouis venus des territoires occupés, pour exposer leur expérience dans «la lutte médiatique contre l'occupant», ainsi que le Premier ministre sahraoui. Cet atelier est sanctionné par le lancement du réseau international des journalistes sous la dénomination «Watching Sahara occidental», pour casser le blocus médiatique imposé par le Maroc et mettre à nu sa politique de répression. «Le Maroc ne veut pas des témoins gênants de sa violation des droits de l'homme dans les territoires occupés, des observateurs internationaux, des militants des droits de l'homme, des journalistes se sont vu interdire l'accès à ces endroits réservés seulement aux militaires pour exercer leur sale boulot contre des civil», indique Mohamed Ibrahim, chef de la branche médiatique du Front Polisario dans les territoires occupés. Pour casser des jeunes activistes qui ont décidé de relever le défi en s'engageant dans la destruction de ce mur médiatique et de divulguer les secrets de la police du «Makhzen». «Notre objectif est le recueil de la matière première pour les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme qui ne peuvent pas accéder sur les lieux et qui va leur servir dans la médiatisation de la cause sahraouie à travers le monde.» Des vidéos, des illustrations, des documents mis en ligne pour servir des journalistes au niveau international dans la préparation et la présentation de leurs produits journalistiques est de transmettre à l'opinion internationale un regard différent de celui présenté dans les médias du Maroc et leurs alliés sur la question sahraouie. L'objectif attendu derrière cette nouvelle plate-forme, est celui d'élargir le réseau de soutien international à la question sahraouie, dont la population civile souffre des affres du colonialisme, de la répression et de l'atteinte aux droits de l'homme dans les territoires occupés. «Nous sommes en train de vivre une situation exceptionnelle, il est de notre devoir d'informer la communauté internationale de ce qui se passe dans cette région et de lui permettre de forger une idée sur ce qui se passe réellement.» La répression, la détention, la torture...sont devenues des pratiques courantes en l'absence des observateurs internationaux dont le régime marocain leur a interdit l'accès. Pour sa part, le Pemier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a salué cette initiative prise par ces jeunes résistants et affirme dans ce sens, que l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans la lutte pour l'indépendance du peuple sahraoui, est une nécessité pour faire face à la guerre et au blocus médiatique imposés par le Maroc. «Mettre à nu les pratiques inhumaines du régime marocain dans les territoires occupés permettra de sensibiliser l'opinion internationale sur la souffrance de la population sahraouie soit dans les camps de réfugiés soit dans les territoires occupés.» Ce dernier a condamné les «campagnes de répression contre les civils et les militants sahraouis des droits de l'homme qui sont jetés dans les geôles marocaines pour avoir revendiqué un droit que leur a reconnu l'ONU depuis des dizaines d'années, à savoir le droit des peuples à l'autodétermination». «Nous devons continuer à oeuvrer, à faire connaître la lutte du peuple sahraoui et à prendre part à toute action susceptible de briser le blocus médiatique que tente d'imposer le Maroc pour occulter le combat des Sahraouis en général et la tragédie des prisonniers qui croupissent dans ses geôles, en particulier depuis des années», a-t-il souligné. Il est temps de passer à l'action et d'accentuer le travail médiatique pour «sensibiliser la communauté internationale et mettre la pression sur le Maroc, afin de lui imposer le respect des droits de l'homme, et de protéger la population sahraouie dans les territoires occupés», a-t-il conclu.