Le premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Abdelkader Taleb Omar a souligné, samedi à Alger, que le choix du cas du Sahara occidental comme thème de la conférence internationale sur "le droit des peuples à la résistance" est à même de rétablir les faits face à l'opinion publique internationale. Le premier ministre sahraoui a indiqué que cette conférence, qui intervient avec le lancement des activités politiques aux plans international et national et à laquelle participe une assistance de marque, permettra de rétablir les faits face à l'opinion publique internationale et de faire connaître les souffrances du peuple sahraoui sous l'occupation". Il a ajouté dans une allocution à l'ouverture de cette rencontre qu'en ce moment même "le régime royal au Maroc joue toutes les cartes pour cacher sa véritable image en tant que force d'occupation répressive et inique pratiquant toute forme d'imposture et de tromperie". Il se dit convaincu que cette conférence "contribuera à rétablir les faits et à mettre à nu les allégations mensongères de l'occupant et de ses alliés grâce notamment à la participation d'un nombre important d'activistes sahraouis de la région et dont la plupart ont subi toutes les formes de répression et de torture, ajoutant que ces derniers constituent "des témoins vivants des souffrances du peuple sahraoui sous occupation". Les témoignages des participants à cette rencontre viennent appuyer ceux apportés par des organisations internationales influentes sur les violations des droits de l'Homme dans la partie occupée du Sahara occidental, a-t-il précisé. Le premier ministre a affirmé à cet effet que la répression n'avait pas touché uniquement les Sahraouis mais même certains défenseurs des droits de l'Homme étrangers. Il a souligné que le Maroc "s'entête à rejeter toute démarche visant à trouver un mécanisme de contrôle des droits de l'Homme dans la région occupée malgré les appels internationaux et l'entière disponibilité du Front Polisario à coopérer". M. Taleb Omar a précisé que 500 personnes enlevées sont portées disparues ajoutant que l'on recense également 151 prisonniers de guerre et d'autres encore qui sont détenus dans les prisons marocaines pour leurs positions nationales de soutien au droit à l'autodétermination et à l'indépendance". 41 prisonniers politiques sont actuellement détenus, selon le premier ministre sahraoui, dans les prisons suivantes: La prison noire (02), Tiznit (13), Ait Melloul (05), Inzikan (04), Taroudant (02), Marakech (03), Kenitra (02), Benslimane (01), Salé (07) et Okacha (02). Par la même occasion, le premier ministre sahraoui a salué le mouvement de solidarité internationale avec le peuple sahraoui notamment la société civile espagnole pour sa position honorable en faveur de la cause sahraouie. Toutefois, il a déploré " l'indifférence du gouvernement espagnol à l'égard des violations des droits de l'homme au Sahara occidental et sa négligence de la question de décolonisation de la région". Il a également relevé " le soutien illimité de la France, membre permanent au conseil de sécurité, au régime marocain, ce qui encourage ce dernier, a-t-il relevé, à persévérer dans l'erreur et dans son mépris de la légalité internationale". Dans le même contexte, le premier ministre sahraoui a appelé " tous les hommes libres du monde (associations des droits de l'homme, journalistes, avocats, hommes politiques, intellectuels et différentes composantes de la société civile) à être des témoins honnêtes concernant la souffrance du peuple sahraoui du fait de l'occupation marocaine et à transmettre leurs témoignages au monde entier de manière à contribuer à la levée du blocus médiatique imposé à la région". Sur le plan politique, M. Taleb Omar a indiqué que le Maroc " n'a affiché aucune intention de progresser vers un règlement pacifique" ajoutant que ce sont les autorités marocaines qui ont toujours entravé tous les efforts visant un règlement pacifique". Il a en outre rappelé la lettre de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara Occidental, M. Christopher Ross, adressée aux amis du secrétaire général de l'ONU portant sur le Sahara Occidental et qui " met en évidence le blocage du processus des négociations par le Maroc qui refuse de débattre la proposition du Front Polisario et tente d'imposer sa proposition d'autonomie comme seule voie de règlement". Cette logique "est rejetée aussi bien par la communauté internationale que par le peuple sahraoui, car tout simplement elle ne constitue pas le cadre optimal du règlement démocratique qui permet au peuple sahraoui de décider de son devenir", a-t-il souligné. Le premier ministre sahraoui a ajouté que le Maroc " entrave la mise en place des mécanismes de contrôle des droits de l'homme" tout en réaffirmant que la lutte du peuple sahraoui "puise sa légalité et sa justesse de sa cohérence avec les chartes internationales appelant à un règlement pacifique fondé sur le droit des peuples à l'autodétermination loin de toutes pressions". Il a également noté que " le Maroc qui contrôle la région par une force militaire de plus de 160 000 soldats et l'encercle par un mur de défense long de plus de 2000 kms n'éprouve aucune honte à dire que les sahraouis jouissent de la liberté et soutiennent sa thèse colonialiste". " Le régime marocain qui prétend la construction et le développement de la région et sa contribution à son essor économique, c'est lui même qui pille ses richesses naturelles et dénature sa structure démographique en ramenant des colons marocains du nord dans le but d'opprimer les habitants autochtones et d'en faire des gens démunis dans leur pays abondant de richesses", a-t-il souligné. Le CNASPS organise les 25 et 26 septembre une conférence internationale sur le thème " le droit des peuples à la résistance: le cas du peuple sahraoui". Prennent part à cette conférence plus de 70 résistants sahraouis, militants des droits de l'homme et des représentants d'associations de soutien à la cause sahraouie venus du monde entier.