Des militants sahraouis des droits de l'homme des territoires occupés du Sahara occidental ont dénoncé, dimanche à Alger, l'embargo médiatique auquel sont soumis ces territoires par la puissance coloniale marocaine. Abdelmoulaye El Hafidhi, de l'Association sahraouie des victimes des violations des droits humains, a évoqué des "violations récurrentes" des droits de l'homme par les autorités d'occupation marocaines ainsi qu'un "embargo médiatique et un blocus militaire imposés aux villes sahraouies qui connaissent des luttes pacifiques". Le colonialisme marocain recourt à des "subterfuges de plus en plus sophistiqués" pour cacher ses violations quotidiennes des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental, a-t-il indiqué au cours d'un point de presse animé en marge d'une journée d'étude sur le respect et la protection de ces droits. Il a précisé, dans ce cadre, que la ville occupée d'El-Ayoun connaît des manifestations "quotidiennes" des Sahraouis qui sont souvent, a-t-il dit, "violemment réprimées" par les forces d'occupation marocaines. "Notre lutte, contrairement à la fausse image que tente d'en donner la machine de propagande marocaine, est pacifique et se fait d'une manière civilisée", a-t-il affirmé. La militante N'habouha El Khelifi, du Comité des mères des détenus sahraouis, a mis en exergue, pour sa part, les restrictions imposées quotidiennement aux civils sahraouis dans les villes occupées, ajoutant que seule des pressions de la communauté internationale "sont à même d'amener la puissance coloniale à respecter les droits des citoyens sahraouis". Mme El Khelifi a toutefois déploré, à ce sujet, l'attitude affichée par des puissances mondiales sur la question de la décolonisation du Sahara occidental, citant la position française de soutien "totale" à la colonisation marocaine. Il est temps que la communauté internationale adopte une position "plus sérieuse" sur la question des violations des droits de l'homme au Sahara occidental, "en établissant un mécanisme onusien de surveillance et de protection des droits de l'homme dans les territoires occupés. Neguia El Ismaili, membre du même comité, a mis en exergue les souffrances des femmes sahraouies dans les territoires occupés, dont plusieurs, a-t-elle souligné, croupissent dans les geôles marocaines. Elle a insisté en particulier sur la situation de certaines détenues qui en dépit de leur jeune âge sont internées à la carcel negra (prison noire) d'El Ayoun. La militante Neguia El Ismaili a lancé, à cette occasion, un appel à la communauté internationale pour mettre sur pied un mécanisme onusien de surveillance et de protection des droits de l'homme au Sahara occidental. Une délégation de 15 militants des droits de l'homme des territoires sahraouis occupés a pris part à Alger à une journée d'étude sur le respect et la protection des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental, organisée par la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps). Il s'agit de la 9e délégation issue des territoires sahraouis occupés à séjourner à Alger pour dénoncer les violations des droits de l'homme perpétrées par l'occupant marocain.