«Le retrait des élus choisis en octobre 2002 par le peuple est une violation des principes de la démocratie et des lois de la République.» Le ton monte dans la maison FFS à chaque fois que la question portant révocation des élus est évoquée. Une revendication défendue à cor et à cri par le mouvement des archs. Jeudi, au Forum de la radio Chaîne II, le débat était passionnant entre les représentants des trois formations, en l'occurrence le FFS, le RND et le FLN, les plus concernés, dit-on, par le sujet de la «révocation des indus élus». La formation de Hocine Ait Ahmed a d'ores et déjà affiché sa couleur par rapport à cette question. «Le retrait des élus choisis en octobre 2002 par le peuple est une violation des principes de la démocratie et des lois de la République», disait M.Kessili Smail, membre du conseil national du FFS et l'un des invités du Forum de la Chaîne II. Le représentant du plus vieux parti de l'opposition parlait d'un ton catégorique, repoussant énergiquement l'idée d'organiser d'autres échéances électorales en Kabylie. «La dissidence nationale citoyenne pacifique, nous la revendiquons. Quant à la légitimité des précédentes échéances électorales en Kabylie, je crois que nous devons plutôt revoir celles de 1997 aussi», a-t-il dit d'un ton sec. Mal à l'aise face à un opposant partisan de la «révocation des indus élus», M.Kadi Houcine, élu du FLN de Tizi-Ouzou, s'est montré très prudent dans ses commentaires. «Les discussions concernant cette question doivent commencer dans les structures dirigeantes du FLN», a-t-il estimé, jetant ainsi la balle dans le camp des responsables du Front de libération nationale. Le débat devient plus chaud, nonobstant l'absence des représentants des deux autres formations à savoir le MSP et le RND. L'opposition du FFS à l'idée de retirer tous ses élus se maintient jusqu'à présent dans les normes et veut forcer le gouvernement à faire marche arrière. Acculé, M. Kessili s'est emporté accusant le gouvernement d'avoir «négocié avec des gens non représentatifs dans la région de Kabylie». Et il précisa que le FFS «est un parti qui respecte les fondements de la démocratie et le choix du peuple. Quant à l'idée de réorganiser des élections du fait que le nombre des votants n'a pas été important, je crois que le gouvernement n'aurait pas dû rester deux ans pour refaire le scrutin». Pour sa part le représentant du FLN était plus calme. M.Kadi Houcine n'a pas expliqué la position de son parti par rapport à l'idée de retirer ses élus. Il n'a pas non plus révélé les perspectives du FLN en ce sens. «Pour ce qui est du FLN, si les décideurs optent pour notre retrait, nous n'aurons qu'à obéir». A son arrivée, six minutes avant la fin de l'émission, M.Moukedem, élu du RND, a jeté un gros pavé dans la mare en annonçant, sans détail, «une démission collective dans les rangs du FLN dans les tout prochains jours», en parlant bien évidemment des élus de Kabylie. Puis, il y eut un court hiatus dans les conversations. Il a ensuite renchéri, aussitôt, pour dire: «Notre retrait s'inscrit dans le cadre de la discipline du parti et va dans le sens de régler la crise de Kabylie. Nous invitons donc le MSP et le FLN à suivre la même démarche». Lui emboîtant le pas, le représentant du Front des forces socialistes, comme pour répondre à ses adversaires, dira d'une voix plus sonore: «Nous sommes des légalistes, nous sommes venus dans le cadre de la loi et nous ne partons que dans le même cadre», a-t-il fait remarquer.