La décision prise à Alger sera entérinée à Vienne «Nous en sommes à la mi-temps..., après nous être réunis à Alger puis à Istanbul, où nous avons invité nos partenaires à se joindre à nous», a déclaré le SG de l'organisation, Mohammed Bardinko, hier à Londres. Sauf gros pépin, ce second-half se jouera selon toute vraisemblance sur du velours. La décision prise à Alger par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés hors cartel, la Russie essentiellement, de retrancher 750 000 barils par jour sera entérinée le 30 octobre à Vienne. «Nous en sommes à la mi-temps (...), après nous être réunis à Alger puis à Istanbul, où nous avons invité nos partenaires à se joindre à nous», a indiqué le secrétaire général de l'Opep Mohammed Bardinko lors de la conférence Oil & Money qui s'est tenue hier à Londres. «Maintenant, nous nous préparons à jouer la deuxième mi-temps, à Vienne à la fin du mois d'octobre», a-t-il ajouté. Cela confirme la toute récente sortie médiatique du ministre vénézuélien du Pétrole (Voir L'Expression du 16 octobre 2016). «L'accord de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) sur le gel du niveau de sa production pétrolière sera officiellement conclu en novembre prochain», a affirmé Eulojio del Pino selon une dépêche du site d'information Sputnik datée du 14 octobre, qui cite l'agence Bloomberg. L'Opep ne sera pas seule à serrer ses vannes. «Plusieurs pays qui ne font pas partie de l'Opep seront également d'accord pour geler le niveau de leur production pétrolière», a confié la même source. Plusieurs indices plaident en tout cas pour un redressement des cours de l'or noir plus vite que prévu et peut-être de façon notoire. Le rééquilibrage du marché est annoncé pour le deuxième semestre de 2017. L'Opep y croît. «Ce que nous avons fait, c'est prendre une décision qui permettrait un rééquilibrage plus rapide que la plupart des projections», a souligné son SG. Cependant, le scénario le plus inattendu qui n'est pas inscrit sur les tablettes des experts s'esquisse: la dégringolade des prix du pétrole pourrait connaître le revers de la médaille. La chute des prix a fait plonger l'investissement, ce qui aura des conséquences sur la production. «Si l'investissement recule sur trois ans, cela aura des conséquences, le nombre d'explorations et de projets est en chute. C'est un problème central», a prévenu le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol. Les cours de l'or noir pourraient reprendre à nouveau des couleurs. La météo est favorable. Le baril en profite pour recharger ses batteries. «La situation est plutôt encourageante pour le marché», a fait remarquer Bob Yawger de Mizuho Securities. Quels sont les facteurs qui y ont contribué? «D'abord, on a pris connaissance ce matin de chiffres positifs sur l'offre de l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, dont la production a baissé en août par rapport à juillet», a indiqué M. Yawger, faisant référence à des estimations de la base de données Joint Organization Data Initiative (Jodi). «Egalement membre du cartel, le Koweït a, par la voix de son ministre du Pétrole Anas al Saleh, déclaré tabler sur un pétrole s'installant (...) autour de 60 dollars le baril en 2017», a ajouté M. Yawger alors que «la production de pétrole américain de schiste devrait baisser pour le douzième mois de suite en novembre», ont révélé les experts du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Suffisant pour grappiller quelques cents. Hier vers 11h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 51,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 43 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de novembre grimpait de 48 cents et se négociait à 50,42 dollars. Le baril garde le moral et se maintient au-dessus du seuil psychologique des 50 dollars. Vaille que vaille.