Tous les regards seront braqués sur l'APN Le projet fera l'objet d'une véritable confrontation entre les députés de la majorité et ceux de l'opposition. La contestation va gagner l'hémicycle. Le débat sur le projet de loi modifiant l'âge du départ à la retraite promet d'être houleux. Le projet fera l'objet d'une véritable confrontation entre les députés de la majorité et ceux de l'opposition. Le président de l'Assemblée populaire nationale Larbi Ould Khelifa aura certainement du mal à cadrer le débat. Vu que tous les regards seront braqués sur l'APN, les députés feront de leur mieux pour défendre la revendication tant chère à la famille des travailleurs. Surtout que les législatives de 2017 approchent à grands pas. Les élus auront ainsi une grandes responsabilité à prendre pour gagner la confiance des électeurs. Le Parlement reste aux yeux des travailleurs et des syndicats le seul espoir pour rejeter ce projet de loi qui touche à un acquis incontournable. Des députés de l'opposition sont unanimes dans leur position. L'Alliance de l'Algérie verte, le Front des forces socialistes, le Parti des travailleurs et le Front de la justice et du développement font du rejet du projet en question un combat commun. Ces derniers comptent faire un front commun pour faire barrage à ce projet de loi qui risque d'embraser le monde des travailleurs. «Nous sommes en train de coordonner avec les députés des partis de l'opposition pour rejeter ce projet», a déclaré Lakhdar Benkhelaf, député du Front du développement et de la justice (FJD). Contacté par nos soins, ce député estime que la solution n'est pas dans la suppression de la retraite anticipée. «Il y a d'autres solutions qui permettent d'éviter cette catastrophe qui a provoqué une hémorragie dans le secteur de l'éducation et de la santé», a-t-il soutenu en précisant que son parti plaide carrément pour le retrait de ce projet de loi. Selon lui, la solution est de chercher les cotisations des emplois non déclarés qui sont au nombre de 4 millions et libérer les postes vacants. «Le gouvernement opte toujours pour les solutions faciles alors qu'il devait prendre ses dispositions à l'époque de l'embellie financière», a rappelé notre interlocuteur. Le Parti des travailleurs est également de cet avis. La secrétaire générale, Louisa Hanoune, a dénoncé avec force la suppression de la retraite anticipée. «Se mobiliser contre la suppression de la retraite anticipée ne pourrait être qu'une revendication légitime», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse qu'elle a convoquée lundi dernier. Pour elle, «les syndicats n'auraient pas opté pour la grève particulièrement un 17 octobre, date à forte connotation historique, s'ils avaient été associés dans l'élaboration de cette loi ou avaient trouvé des portes de dialogue ouvertes devant eux». Le gouvernement s'est comporté en totalitaire dans l'élaboration de cette loi. Défendant la cause des travailleurs, la Dame du PT accuse le gouvernement d'avoir agi en solo en excluant les syndicats et les députés du débat. Lors de l'examen du projet en question au niveau de la commission juridique, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a été surpris par l'attitude des députés de la majorité qui ont réclamé des explications sur les raisons de la situation déficitaire de la CNR. Ils ont même attiré l'attention du ministre sur l'impact de l'application de cette décision sur les secteurs, notamment l'éducation et la santé. Ce qui est certain c'est que les réactions seront mitigées au sein même du camp de la coalition. Soutenir la décision du gouvernement ou défendre la position des travailleurs? Les députés de la majorité seront partagés. Si certains tentent de sauver leur peau devant les écrans en se mettant du côté des citoyens pour des raisons purement électorales, d'autres vont se mettre sur la défensive pour soutenir le choix du gouvernement. Quelles que soient les conséquences, les élus de la majorité ne peuvent pas aller à contre-sens du gouvernement. «Il y a des acquis qu'il faut sauvegarder», a soutenu Seddik Chihab, député du Rassemblement national démocratique. Joint par téléphone, il explique que la Caisse nationale des retraites est l'un des acquis majeurs. «Si nous voulons qu'elle soit pérenne, nous devons prendre des dispositions», a-t-il suggéré, estimant toutefois, que le faux débat et la surenchère ne mènent nulle part. Il a rappelé dans ce sens que l'âge de départ à la retraite est fixé à 60 ans au niveau international. Ce qui est certain c'est que le gouvernement retient son souffle quant à la réaction des syndicats et de l'opposition lors des débats à l'APN.