La septième législature va se clôturer sur fond de discorde Confrontations, passe d'armes et accusations, l'hémicycle servira, sans doute, de terrain de combat entre les députés de la coalition et ceux de l'opposition. Ça promet de chauffer les esprits. La chambre basse s'apprête à vivre des moments de tension sans précédent. La septième législature, dont le mandat arrive à terme en avril prochain, va se clôturer sur fond de discorde. Les textes de lois qui seront débattus durant les semaines à venir constituent de véritables «bombes» qui risquent de miner le débat à l'APN. Le projet de loi de finances 2017, le projet modifiant l'âge du départ à la retraite et celui interdisant les fonctions aux binationaux sont trois grands dossiers qui suscitent depuis plusieurs mois une vive polémique au sein de la scène politique. Les réactions de la rue donnent déjà un avant-goût de ce que sera le débat. Confrontations, passe d'armes et accusations, l'hémicycle servira, sans doute, de terrain de combat entre les députés de la coalition et ceux de l'opposition. Le président de l'Assemblée populaire nationale appréhende fort ce moment. Larbi Ould Khelifa va se donner, durant les prochains mois, à un exercice difficile. Devant une coalition qui veut coûte que coûte soutenir le gouvernement et une opposition acharnée qui est déterminée à faire barrage à certaines dispositions, le troisième homme politique de l'Etat aura du mal à établir la discipline au sein de son équipe. Les partis de l'opposition affûtent leurs armes. Ils promettent de reproduire le scénario de la loi de finances 2016. Le Parti des travailleurs fait de ce projet de loi de finances 2017, qui contient de nombreuses taxes son cheval de bataille. La secrétaire générale du Parti estime que ce projet de loi va marquer une rupture avec une certaine politique sociale et économique de l'Exécutif puisque les prix de plusieurs produits et services vont considérablement augmenter. «La situation est trop précaire et ne peut supporter davantage de coups. Plus nous approfondissons la lecture du projet de loi de finances 2017 et plus la terreur nous saisit», a averti Louisa Hanoune lors d'une conférence de presse qu'elle a animée lundi dernier. Le Parti des travailleurs n'est pas le seul à contester les dispositions du projet de loi de finances 2017. Les partis de la mouvance islamiste rejettent également ces augmentations en dénonçant à chaque fois que l'occasion se présente l'attitude du gouvernement. «Le gouvernement à tendance à recourir à chaque fois aux portefeuilles des citoyens pour remplir ses caisses», déplore Lakhdar Benkhelaf, député du Front de la justice et du développement (FJD). Le Front des forces socialistes (FFS) ne cautionne pas cette démarche qui menace de ruiner les ménages. Même certains députés de la majorité sont contre l'esprit de la loi de finances 2017. «Après les augmentations introduites dans la loi de finances 2016 on ne peut pas accabler le citoyen avec d'autres charges», estiment des députés du FLN. Ce n'est pas tout. Le projet de loi modifiant l'âge de départ à la retraite qui a provoqué la colère du monde des travailleurs est de nature à créer une ambiance électrique lors des débats. Les mouvements de grève qui paralysent les secteurs publics compliquent davantage la donne aux élus du peuple. Ces derniers auront la responsabilité de défendre les acquis des travailleurs en rejetant la décision du gouvernement. Des représentants de l'opposition sont en train de se concerter pour faire barrage à ce projet qui met en danger la cohésion sociale. «Vu les conséquences de cette décision sur l'économie nationale et sur les travailleurs, nous demandons son retrait en urgence», a soutenu le Parti des travailleurs. Les députés de l'opposition vont-ils réussir à forcer la main au gouvernement? Ce n'est pas évident. Devant une majorité FLN- RND, faire introduire des amendements est une bataille qui ne sera pas forcément remportée. Or, ce qu'il ne faut pas perdre de vue est que les députés de la majorité vont se donner à une sale besogne, à savoir défendre la position du gouvernement et tourner le dos aux appels de la rue. Ce qui pourrait forcément nuire à leur image. Sachant que les élections législatives sont attendues dans quelques mois seulement, les députés qui préparent déjà leurs candidatures auront du mal à aller à la rencontre des citoyens. Enfin, le projet interdisant aux binationaux l'accès aux postes de hautes responsabilités va également provoquer la polémique au sein même de la coalition. Entre le FLN qui conteste indirectement cette liste et le RND qui la soutient à fond, le spectacle sera certainement passionnant.