La majorité silencieuse n'aspire comme d'habitude qu'à la paix et à la sérénité. La dissolution des assemblées locales issues des élections du 10 octobre 2002 et la tenue d'un scrutin partiel en Kabylie ont fait l'essentiel des sujets abordés, hier, dans la région. Bien qu'aucune date n'ait été fixée à ce sujet, l'organisation des élections partielles a été largement commentée par aussi bien le simple citoyen que les plus impliqués dans la chose politique. Des commentaires qui restent, cependant, très partagés. C'est en fait, selon son appartenance politique que l'on fixe sa position, variant alors entre le rejet tout simple et l'adhésion la plus totale. Il en est ainsi des militants et partisans du FFS et du PT, deux formations politiques qui ont opposé une fin de non-recevoir au retrait de leurs élus. Ces derniers estiment que «les pouvoirs publics s'acheminent tout droit vers un précédent grave touchant aux fondements mêmes de la démocratie». De leur côté, les militants de l'UDR et du RCD ne l'entendent pas de cette oreille ; on se frotte plutôt les mains sur fond d'applaudissements d'une décision dont la concrétisation n'est qu'une affaire de temps et qui leur permettra qui de retrouver les commandes, qui de s'y initier. Au RND, parti qui a déjà procédé au retrait de ses élus, la question ne se pose même pas si l'on considère ses positions antérieures. Côté archs, on applaudit bien évidemment. Etant à l'origine de cette revendication consignée dans un protocole d'accord datant de plus d'une année, les délégués estiment qu'il ne s'agit là que «d'une réparation longtemps attendue par la population». Il y a enfin la majorité silencieuse qui, n'aspirant comme d'habitude qu'à la paix et à la sérénité, ne juge la décision qu'au niveau des conséquences qu'elle induira sur son quotidien. Si un certain empressement est à noter chez les populations des communes sans maire où la situation est plus que déplorable, il n'en est pas de même dans les municipalités pourvues d'assemblées, où l'on craint que cette initiative ne vienne à perturber la quiétude et ralentir l'élan de développement amorcé depuis deux ans. De tous les commentaires ressortait tout de même un espoir, celui de mettre fin, une fois pour toutes, à la crise sévissant dans la région. L'espoir est d'autant plus présent au niveau de la procédure. En Kabylie, on voudrait surtout ne plus jamais renouer avec les troubles d'autrefois. En d'autres termes, la crise doit certes être réglée, mais dans la sérénité et le calme. A noter enfin que le rebondissement que vient de connaître ce dossier d'élections en Kabylie fait suite au protocole d'accord signé en janvier 2004 entre la délégation des archs et le chef du gouvernement, représentant de l'Etat.