Gouvernement et syndicats campent sur leurs positions Ils ont choisi la confrontation directe avec le gouvernement pour faire valoir leur plate-forme de revendications. Les 13 syndicats grévistes de différents secteurs d'activités se sont réunis, avant-hier, dans les locaux du Syndicat national des praticiens de la santé publique pour une évaluation de leur action de protestation qui a eu lieu les 17 et 18 du mois d'octobre dernier et de décider des modalités de leur mouvement de grève à venir. Les représentants des syndicats ont renouvelé leur attachement et leur détermination à mener leur mouvement de contestation jusqu'à la satisfaction de leur plate-forme de revendications qui tourne autour de la révision du nouveau projet de Code du travail avant son adoption par le Parlement et l'annulation de la décision du gouvernement portant sur la suppression de la retraite proportionnelle, également l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Pour ce qui est de l'évaluation de leur mouvement de protestation les syndicats estiment dans leur communiqué une mobilisation record des travailleurs qui ont répondu favorablement au mot d'ordre donné par les syndicats et dénoncent la répression et les poursuites judiciaires contre les Syndicats grévistes, notamment ceux du Syndicat national des praticiens de la santé publique Snpsp. Pour ce qui est de leur prochain mouvement de protestation prévu les 24 et 25 du mois courant l'Intersyndicale, a appelé les travailleurs à se mobiliser fortement pour faire valoir leur plate-forme de revendications et mettre le gouvernement dans l'embarras. Ces derniers estiment que le mouvement de grève auquel ils ont fait appel est une réussite à tous les niveaux, une «mobilisation record» qui explique l'engagement et l'acharnement des travailleurs pour la réalisation de leurs doléances sur le terrain devant le refus catégorique exprimé par le gouvernement de donner suite à leur plate-forme de revendications. Les syndicats en question ont lancé également un appel à l'adresse de «la société civile et les partis politiques pour faire barrage aux nouvelles lois préparées dans l'ombre par le gouvernement marquant la rupture avec le modèle social, adopté depuis l'indépendance» lit-on dans leur communiqué. Pour le porte-parole du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, la suppression de la retraite proportionnelle «n'est pas la résultante de la crise économique et de la chute des cours du pétrole sur le marché international, mais d'une volonté politique manifestée par le gouvernement depuis 2009. D'ailleurs c'est depuis cette date qu'il a commencé la préparation du terrain pour son application», a-t-il expliqué. M.Amoura a démenti, également, les déclarations du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui a indiqué que son département a remis une copie de la nouvelle mouture du projet de Code du travail aux syndicats autonomes et a affirmé dans ce sens que «son syndicat n'a reçu aucune copie». Enfin, le gouvernement maintient sa position quant à la suppression de la retraite proportionnelle, les syndicats campent sur leur position. Le premier affirme avoir réagi de telle manière au nom de la préservation des intérêts du pays afin de lui faire éviter un éventuel recours à l'endettement extérieur, l'autre justifie sa démarche par la sauvegarde des principaux acquis des travailleurs. Les deux parties n'arrivent toujours pas à trouver un terrain d'entente. L'atmosphère de crispation et de consternation des relations entre les deux parties risque de replonger le pays dans une nouvelle instabilité sociale.