«J'ai eu pour réputation de précipiter les choses, pour le cas de la corporation journalistique j'ai décidé de prendre tout mon temps pour vous attribuer un cadre agréable qui sied à votre profession.» C'est la réplique du wali de Béjaïa à la sempiternelle question liée à la dotation des journalistes locaux d'une maison de la presse. Cette réponse plus réfléchie a été donnée en marge des festivités de célébration de la Journée nationale de la presse décrétée par le président de la République en 2013. Une journée qui a réuni aussi bien les autorités civiles et militaires que les élus et différents responsables, venus partager ce moment national avec les journalistes locaux dans un élan que cette date n'a jamais connu jusque-là. Initiée par la wilaya de Béjaïa, à sa tête Ould Salah Zitouni en collaboration avec la municipalité de Béjaïa, la journée du 22 octobre, Journée nationale de la presse, a été célébrée à Béjaïa suivant un programme assez riche qui a débuté par le dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs de la corporation et de la liberté d'expression sur la place Saïd Mekbel. D'étape en étape, la délégation a eu à visiter le siège de la radio Soummam inauguré l'an dernier par le ministre de la Communication Hamid Grine, puis une exposition des femmes entrepreneurs de l'Ansej organisée dans le hall de la Maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa où s'est tenue également un conférence animée par Zohir Ihadaden, un enseignant qui a formé des générations dans le monde de la presse avec pour thème la situation de la presse et les évolutions qu'elle a connues depuis ces dernières années». Durant tout ce périple, qui s'est achevé par le partage d'un déjeuner, il n'a été question que de la presse sous toutes ses formes avec pour fond les insuffisances qui singularisent aussi bien les parties relevant de l'autorité de wilaya que des communes à travers, notamment l'absence de communication ou plus exactement les incohérences en la matière, mais également de la corporation minée par des considérations purement individualistes, tirant vers le bas toutes les initiatives visant à améliorer, non seulement les conditions de travail, mais surtout les relations professionnelles avec les tenants de l'information, entendre par là les directions de wilayas, les différents services de communes, ceux de la sécurité en général et la corporation journalistique. Béjaïa aura sous peu une maison de la presse qui sera d'un apport non pas pour les grands «journalistes» mais pour les «petits correspondants», qui pataugent dans des difficultés dont seule l'association, Ajsb, en a pris conscience pour en faire son cheval de bataille des années durant, le chef de l'exécutif s'est engagé à récupérer l'une des bâtisses cédées par les différentes directions exécutives pour en faire un lieu de rencontre et de formation pour les journalistes et correspondants locaux. Hier les autorités exécutives, les élus et les services de sécurité se sont retrouvés le temps d'une journée pour partager une préoccupation, dont les retombées sur le développement local ne peuvent qu'être inéluctablement positives pour peu que tout le monde prenne les choses au sérieux et au même niveau. «Il faut cesser de tirer vers le bas lorsqu'une majorité tente de rehausser le blason de cette wilaya», une sentence positive que l'on peut conclure aisément des différents échanges qui ont eu lieu hier, entre les journalistes et les autorités;