Outre le parti Jil Jadid, celui de Benflis semble avoir tiré un trait sur les législatives. A quelque six mois des législatives, érigées en priorité au niveau des quartiers généraux, de la quasi-majorité des formations politiques, une certaine fébrilité s'empare de la scène politique. Avant-hier, le président du MSP dont le parti s'apprête à participer aux législatives prochaines, se dit refuser que «sa formation joue le rôle d'alibi et de décor lors de cette compétition». La tentation de prendre part à ces joutes quitte à s'inscrire dans l'agenda du pouvoir, préfigure la prochaine carte politique post-législatives. Makri qui présidait avant-hier à la Maison de la culture Mohamed Boudiaf, à Annaba, un regroupement régional des ca-dres de sa formation politique venus de neuf wilayas de l'Est, a demandé à l'assistance de s'engager à main levée pour ne jamais accepter que le parti soit réduit à un «ornement de façade». Dans ce contexte, le président du MSP a lancé un appel à toutes les forces politiques pour «un partenariat au sein duquel tous doivent consentir des concessions, affirmant que «le divorce de son parti avec l'Alliance présidentielle est définitif». Par concession, Makri entend, le bannissement de la fraude électorale. «Cet appel est mû par la responsabilité envers la préservation du pays et de l'avenir des futures générations», a-t-il affirmé. Makri a aussi plaidé pour le respect de la volonté populaire. Le MSP a ajouté son responsable, est disposé à engager avec toutes les forces agissantes un partenariat contre «la fraude électorale». Même si les «madjles echoura» de certains d'entre eux à l'exemple du MSP, FJD de Abdellah Djaballah, n'ont pas encore annoncé leur décision officielle, tous les partis de la mouvance islamiste seront de la partie. Le secrétaire général du mouvement El-Islah, Filali Ghouini, a souligné hier à Boussaâda que sa formation politique était prête à participer aux prochaines élections législatives prévues en 2017. Le secrétaire général de l'ANR a, de son côté, affirmé la participation «en force» de son parti aux prochaines élections. La même tendance est observée chez les partis dits démocrates et laïques ou trotskistes à l'image du RCD, du FFS et du PT. Au plan international, le régime algérien mettra ainsi en marche la feuille de route à travers justement la caution de partis alibis comme le MSP. Comme il fallait s'y attendre, seul le parti Jil Jadid de Soufiane Djilali a annoncé sa décision de boycotter les législatives prochaines. Talaie El Houriyet de Benflis, partenaire des islamistes au sein de l'Isco, semble avoir tiré un trait sur les législatives, en se dirigeant, paraît-il vers le boycott. Craignant l'impact néfaste des législatives sur ses structures locales et centrales, l'ex-candidat malheureux à l'élection présidentielle d'avril 2014, veut préserver sa formation d'une éventuelle crise en perspective de l'élection présidentielle de 2019, selon de nombreux observateurs. Sur un autre plan, Makri qui a inscrit ce regroupement dans le cadre des séries de rencontres périodiques de concertation au sein du parti, a critiqué vertement la politique d'austérité du gouvernement qu'il a qualifiée d'«horrible». D'après Makri, «l'Exécutif a décidé de faire payer la facture de ses errements et échec flagrant aux couches défavorisées de la population en recourant à une pression fiscale sans précédent et inefficace». Par ailleurs, les législatives et locales prochaines, qui interviennent à quelques encablures de l'échéance de 2019 constituent une étape charnière et décisive qui déterminera les contours de l'investiture suprême. Le doute est tel que l'opposition qui renonce à exiger le respect des conditions minimales pour des élections démocratiques n'y voit pas un signe de bonne volonté.