Les «redresseurs» sont déterminés à organiser leur congrès parallèle au mois d'avril. Le mouvement El Islah, dirigé par M. Abdellah Djaballah, entend organiser son congrès durant la période estivale. C'est ce que nous avons appris hier, par M. Lakhdar Benkhellaf, secrétaire national chargé de l'organique: «Nous ne sommes pas pressés, à notre niveau tout est prêt. Néanmoins, nous avons opté pour la période estivale afin de permettre à tous les cadres de prendre part à cet important événement» se défend-il. Divisé par les dissensions internes, le parti a échoué une première fois à organiser son congrès, prévu les 29, 30 et 31 décembre, suite à la décision de la wilaya d'Alger le 27 décembre 2004, d'interdire cette rencontre «jusqu´à ce que la justice tranche le litige interne qui oppose Djaballah au mouvement de redressement». Mais depuis, l'affaire a connu de nouveaux rebondissements avec principalement le retrait des avocats du ministère de l'Intérieur, ayant lors du procès opposant les deux ailes au tribunal d'Alger, déclaré la neutralité du département de Zerhouni, lequel à titre de rappel, avait été cité partie prenante du conflit, et ce, dans la requête des redresseurs. «Actuellement, selon notre interlocuteur, rien ne nous empêche de tenir ce congrès. le motif judiciaire n'a aucune crédibilité, sachant que la loi sur les partis politiques et plus précisément l'article 37 /09 stipule clairement que l'administration n'est pas habilitée à interférer dans les affaires internes des partis politiques». Dans ce sens, le parti attend toujours une réponse de la part du ministère de l'Intérieur, qui est en train d'étudier le recours déposé par Djaballah, ayant trait à l'annulation de la décision de la wilaya d'Alger. En attendant la date du congrès et dans une démarche visant à rassembler les rangs du parti, Djaballah a organisé la Conférence nationale politique à laquelle ont pris part près de 800 cadres. Selon notre source, les préparatifs vont bon train pour la tenue de la Conférence nationale des élus prévue pour le 31 mars. Il est clair qu'au-delà de l'aspect organique de ces rencontres, le principal message qui en ressort, ou du moins que le président du parti voudrait faire ressortir, c'est «que la base et les militants du parti demeurent unis autour de la direction actuelle du parti». Face à la rupture du dialogue entre les deux parties antagonistes, les «redresseurs» sont déterminés à organiser un congrès parallèle. Contacté par nos soins, M.Mohamed Boulahia, chef de file de ce mouvement, nous affirme «que nous avons installé 17 commissions de wilaya chargées de préparer les assises du parti», Trois autres commissions seront mises en place d'ici la fin de semaine. A ce rythme, ce mouvement, qui se targue d'être «le porte-parole légitime du parti» annonce que son congrès sera tenu au début du mois d'avril. Les redresseurs ne craignent-il pas que leur demande subisse le même sort réservé à celui de Djaballah? «Nous sommes très confiants quant à la position de l'administration dans la mesure où on est les représentants légitimes d'El Islah» Concernant justement la question de la légitimité, l'on apprend que la cour d'Alger statuera en début du mois d' avril sur la plainte déposée par Djaballah contre M.Boulahia et les instigateurs du mouvement de redressement au sujet de l'utilisation du cachet du parti d'une «manière frauduleuse».