Le vice-président du parti affirme que ces «manoeuvres» ne bénéficient d'aucun appui au niveau du pouvoir politique. Pour la première fois depuis le début de la crise, El Islah accuse nommément le Rassemblement national démocratique d'être le principal instigateur du mouvement de redressement, «qui vise la déstabilisation du parti». C'est après l'insistance des journalistes que le vice-président du MRN, M.Abdelghafour Saâdi, a décidé de révéler, hier, l'identité de ce qu'il pense être derrière les problèmes que vit sa formation politique. L'objectif dit-il, pour justifier cette révélation est de «faire barrage aux spéculations et aux interprétations qui pourraient être faites sur l'origine de la partie qui veut nuire au mouvement El Islah». Afin d'écarter toute équivoque, et après avoir donné quelques indices sur l'appartenance politique «des manipulateurs», qui «ne sont pas issus du parti majoritaire», M.Saâdi a fini par révéler que «les cadres exclus du parti(les redresseurs), sont dirigés par des militants activant au sein du RND». A en croire ses déclarations, se sont eux qui ont poussé les redresseurs à saisir la justice. «Une affaire qu'ils suivent d'ailleurs de très près», révèle-t-il. M.Abdelghafour Saâdi, qui selon ses dires, a été chargé par M.Abdallah Djaballah de tenir cette conférence de presse au CIP, a, par ailleurs, émis des réserves sur les congrès de wilaya organisés par le mouvement de redressement, l'accusant d'avoir blousé l'administration. «Les seuls habilités à organiser ces rencontres sont les instances élues du MRN. Or, tout le monde sait que les frondeurs ont été exclus du parti.» Contrairement aux chiffres avancés par M.Ahmed Boulahia, le coordinateur national de la commission chargée de préparer le congrès parallèle des redresseurs, les pro-Djaballah affirment que «ce mouvement n'a pu tenir que 14 congrès de wilaya dans des conditions douteuses». Les salles, affirme M.Saâdi, secrétaire national chargé de l'organique, «ont été remplies par des militants du RND». Et au conférencier de préciser que «l'objectif recherché étant d'affaiblir El Islah et son président Abdallah Djaballah». Autrement dit, ajoute-t-il, «notre formation dérange, puisque elle a refusé d'abdiquer à la règle générale qui caractérise la scène politique nationale en restant fidèle à sa ligne politique». Un scénario, assimilé à la crise fomentée de toutes pièces, cinq ans auparavant, au niveau d'Ennahda qui a amené Djaballah à quitter le parti «volontairement», selon ses propos, et «forcé», selon ses adversaires. Notons que le président du parti avait déjà crié au complot à l'entame de la crise qui secoue le parti. Voulant faire la part des choses, M.Saâdi a insisté sur le fait que les manoeuvres du RND ne bénéficient d'aucun appui au niveau du pouvoir politique. «Nous avons pu vérifier cela, à travers nos contacts avec les différentes administrations.» Preuve en est, ajoute t-il, «nous entretenons des relations normales avec l'administration, et nos activités sont autorisées au nom du parti». Cette même administration est appelée à assumer ses responsabilités dans le cas «de dépassements», enregistrés par les redresseurs. Hier, El Islah a réitéré la confiance en la personne de son président Djaballah, démentant par là même, les «allégations» des frondeurs, notamment celles liées à la gestion financière du parti, mais aussi les «supposées» menaces dont ont fait l'objet les dissidents de ce mouvement. Enfin, Lakhder Benkhellaf a affirmé que tout est fin prêt pour tenir le 1er congrès du parti qui reste suspendu à la décision de la chambre administrative. Cette dernière, notons-le, va rendre son verdict le 12 juillet prochain.