La conférence nationale des élus locaux d'El Islah, prévue pour aujourd'hui est reportée au 5 mai. C'est ce que nous avons appris hier, par le biais de M.Lakhdar Benkhellaf, secrétaire national chargé de l'organique. Sur les raisons de ce report de dernière minute, notre interlocuteur précise que «l'hôtel de la Mutuelle des matériaux de construction à Zéralda, qui devait abriter les élus est occupé actuellement par près de 800 gendarmes, lesquels ont été dépêchés sur la capitale à l'occasion du Sommet arabe». «Les gendarmes, selon notre interlocuteur, quitteront les lieux demain». Afin de lever toutes les équivoques, la direction d'El Islah a tenu à affirmer que tout est fin prêt pour tenir cette rencontre: «Nous avons eu l'aval de la wilaya d'Alger et nos militants étaient prêts à rejoindre la capitale pour assister à ce rendez-vous important.» Autrement dit, pour M.Lakhdar Benkhellaf, «le report n'a aucune relation ni directe ni indirecte avec la crise du parti» et d'ajouter «nous avons la réponse écrite de la direction de l'hôtel». Face à cette situation, le leader du parti, M. Abdallah Djaballah, a décidé de réunir aujourd'hui au siège de son parti les élus d'Alger, la deuxième rencontre du genre en l'intervalle d'un mois. Qu'est ce qui motive cette démarche? Officiellement, cette réunion entre dans le cadre des concertations que la direction a engagées avec la base. Selon notre source, Djaballah va instruire ses militants à rester plus fidèles que jamais à la ligne politique tracée par le parti et à ses 127 élus locaux au niveau d'Alger, à rester attentifs aux doléances des citoyens et à s'intéresser davantage à leurs préoccupations. Ce sont paradoxalement, les mêmes directives données par le président d'El Islah le 18 février dernier dans son discours face aux élus d'Alger. En fait, Djaballah compte saisir cette tribune afin de revenir sur les dissensions au sein de son parti. L'occasion de tirer à boulets rouges sur un mouvement de redressement déterminé apparemment à organiser un congrès parallèle. Dans ce sens et selon M. Benkhellaf, la direction du parti a décidé de porter plainte contre le coordinateur des redresseurs à Constantine, d'autres actions ne sont pas à écarter contre, cette fois-ci, des huissiers de justice qui, dans certaines wilayas se sont associés aux redresseurs pour valider «un simulacre de congrès». «Nous avons transmis un dossier complet au ministère de l'Intérieur», précise notre source. Du côté des redresseurs, l'on estime que le report de la conférence nationale traduit un malaise profond au sein du parti: «Le report est dû, selon M.Boulahia, chef de file de ce mouvement, au fait que Djaballah est incapable de réunir ses élus». «La base est avec nous, atteste-t-il, preuve en est, à titre d'exemple, nous avons réuni plus de 300 personnes à l'occasion du congrès organisé à Annaba, alors que Djaballah n'a pu rassembler que 210 congressistes». Par ailleurs, les choses ne semblent pas plus avancées chez les redresseurs. Selon M.Boulahia, ce mouvement a organisé quatre congrès régionaux (Annaba, Guelma, M'sila, et Djelfa) et compte en tenir cinq, la semaine prochaine. Quinze jours auparavant, ce dernier affirmait que le mouvement avait tenu plus de 17 congrès!