Invités par le PT, ces parlementaires entendent mener une large campagne internationale «contre l'injustice». Après la dernière sortie de Tony Blair à propos d'Ariel Sharon, des parlementaires européens prennent à témoin l'opinion internationale, à partir d'Alger, et l'alertent sur la politique raciste et d'épuration ethnique menée par le gouvernement juif en palestine. Invités par Louisa Hanoune à l'occasion de la journée parlementaire sur les réfugiés palestiniens, ces parlementaires entendent mener une large campagne internationale afin de faire réagir le monde contre l'injustice. En fait, cette première intervient à la veille du sommet de la Ligue arabe qui aura lieu les 22 et 23 mars à Alger. Un sommet qui n'est, en fait, pas neutre s'agissant de la cause palestinienne. C'est que Louisa Hanoune, consciente du choix stratégique et géographique pour la tenue de cet important rendez-vous, met les bouchées doubles pour alerter les nations arabes sur la lancinante question du retour des réfugiés palestiniens. Des députés et des parlementaires, dont le Palestinien M.Salah Salah, président de la commission des réfugiés au Parlement national palestinien et deux Européens, l'un Français, M.Jean-Pierre Baroi et l'autre Suisse, M. Alexandre Anour, tous deux convaincus de la légitimité du retour des réfugiés palestiniens à leur terre ancestrale, sont venus alimenter le débat aux cotés des sommités universitaires et quelques représentants de la classe politique algérienne. Louisa Hanoune a, d'emblée, lancé un appel à tous les groupes parlementaires pour inscrire à leur ordre du jour cette revendication essentielle. Mme Hanoune invite, par ailleurs, les chefs d'Etat arabes à défendre sans condition aucune la cause palestinienne et son corollaire: les réfugiés palestiniens dont la déportation dure depuis plus de cinquante ans. La présidente du PT a encore appelé le gouvernement algérien à participer à la tenue d'un congrès parlementaire en Algérie même, afin de défendre cette cause, voire même à élaborer d'autres initiatives allant dans ce sens. Des interventions des parlementaires palestiniens, suisses ou français, il ressort que tous ont plaidé pour un Etat démocratique où pourront coexister pacifiquement les deux peuples juif et palestinien. Ce qui dénote une avancée notable dans l'approche de la crise palestinienne après que toutes les tentatives de sortie de crise eurent confirmé leur obsolescence face à l'attitude d'Israël dont la crédibilité en matière de démocratie est plus que jamais mise à mal après l'arrestation et l'emprisonnement d'un parlementaire palestinien. Néanmoins, à la faveur de cette journée parlementaire, un fait nouveau ressort, il s'agit d'un discours arabe plutôt favorable à la coexistence avec le peuple juif sous la bannière de la justice et de la légalité, dans un seul et unique Etat fédéral. C'est du moins ce qu'a explicitement déclaré le parlementaire palestinien en présence de l'ambassadeur de Palestine à Alger, M.Aboulaiz, dans l'enceinte très officielle de l'hémicycle de l'APN. Une solution désormais qualifiée de stratégique et de juste et capable de mettre fin à un conflit chronique pour peu qu'Israël mette fin à son entreprise de génocide et d'exclusion. Une thèse à laquelle l'expérience suisse vient en renfort à travers l'exposé du représentant parlementaire helvétique qui a rappelé à l'assistance que la Suisse, avec ses quatre cantons, ses vingt-quatre petites Républiques, chacune avec sa propre Constitution, arrive à fonctionner merveilleusement sous la coupole d'un seul Etat fédéral. Ce qui existe en Suisse ne peut-il exister en Palestine? s'est interrogé le représentant européen qui croit que «vivre ensemble» est finalement tout à fait possible en terre de Palestine, une terre capable de réunir juifs, musulmans et chrétiens! Une note d'optimisme semble ainsi régner à quelques jours d'un sommet arabe des plus déterminants en termes d'orientation et de visions futures d'un monde arabe plus que jamais morcelé par des crises régionales, à telle enseigne que la notion de bloc commun cède de plus en plus le pas à des considérations proprement nationales à la limite du conservatisme. Cette attitude est également partagée par le député français qui estime qu'il est parfaitement possible d'avoir le droit d'avoir une nation dans le cadre d'une démocratie. Ce relent d'optimisme donnera-t-il un sens nouveau à la solution de la crise en Palestine?