D'après le quotidien gouvernemental Techrine «les jours à venir montreront que les choses vont plus loin qu'un retrait» syrien du Liban. Le retrait des forces syriennes du Liban se poursuit, conformément à la résolution 1559 du conseil de sécurité de l'ONU et aux recommandations de la rencontre au sommet entre le président Bachar Al-Assad et son homologue libanais, Emile Lahoud. Une mesure qui a quelque peu amené Américains et Européens à adopter une attitude quelque peu «tendre» à l'égard de Damas. D'autant plus que le retrait syrien, contrairement au scepticisme de Washington est en train de se traduire en actes concrets devant la presse internationale et les objectifs des caméras de télévision. Le processus de retrait de l'armée syrienne a été perceptible dans la nuit de samedi à dimanche. En effet, une soixantaine de véhicules militaires syriens transportant des hommes de troupe ont pénétré en territoire syrien, en provenance du Liban. Une soixantaine d'autres véhicules étaient passés par ce poste dans la nuit de vendredi à samedi. Ce nouveau rapatriement de soldats syriens est intervenu moins de 24 heures après l'engagement du président syrien Bachar Al-Assad de retirer tous ses soldats du Liban. M.Assad a pris cet engagement samedi devant l'émissaire de l'ONU, Terje Roed-Larsen, qui présentera la semaine prochaine les détails d'un calendrier de retrait total au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Pour sa part, l'envoyé spécial de l'ONU a fait part, hier à Beyrouth de son «accord total» avec le ministre libanais des Affaires étrangères sur la résolution 1559 du Conseil de sécurité stipulant le retrait syrien du Liban et souligné la nécessité de sauvegarder la stabilité au Liban. Rappelons que la Syrie s'est engagée à retirer du Liban d'ici le 31 mars un tiers de ses 15.000 soldats et 5000 agents de renseignement, écrit dimanche le Washington Post, citant des sources américaines et de l'ONU. Le président syrien Bachar Al-Assad a également assuré qu'il fermerait le quartier général des services de renseignement de son pays à Beyrouth d'ici le 1er avril, lors de discussions samedi en Syrie avec l'émissaire de l'ONU, Roed-Larsen, précise le quotidien américain. M.Roed-Larsen, dans un communiqué, avait, quant à lui, affirmé que M. Assad s'était engagé à retirer toutes ses troupes et ses agents de renseignement du Liban, et indiqué qu'il présenterait au secrétaire général Kofi Annan les détails d'un calendrier du retrait total syrien du Liban en début de semaine prochaine. Cependant le retrait syrien du Liban est-il suffisant pour mettre un terme aux convoitises américaines dans la région? D'après le quotidien gouvernemental Techrine «les jours à venir montreront que les choses vont plus loin qu'un retrait» syrien du Liban. «On peut déjà dire que l'un des buts de ce tapage est de porter atteinte aux relations entre la Syrie et le Liban. Ils veulent une Syrie et un Liban éloignés l'un de l'autre, (...) dans un Grand Moyen-Orient soumis à Israël», affirme Techrine Cela au moment où l'opposition libanaise maintient la pression sur le gouvernement, à travers les manifestation de rue. Hier, plusieurs manifestations de l'opposition anti-syrienne et des alliés de Damas ont eu lieu au Liban, en dépit de la mise en garde lancée la veille par le président Emile Lahoud. Plus de 3 000 partisans du parti communiste sont descendus pour la première fois dans la rue à Beyrouth pour proclamer leur appui au retrait des troupes syriennes tout en rejetant l'ingérence étrangère que représente, pour eux, la résolution 1559 du Conseil de sécurité, qui exige ce retrait et le démantèlement des milices. Il convient de rappeler que le président Lahoud avait mis en garde samedi contre une «catastrophe» si les manifestants, qui ont pris possession de la rue depuis l'assassinat, le 14 février, de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, poursuivaient leur mouvement.