Retour Des véhicules militaires syriens, transportant des hommes de troupe ainsi que des équipements, ont pénétré, dans la nuit de vendredi à samedi, en territoire syrien. Le rapatriement de soldats syriens, qui n'est pas le premier signalé, intervient la veille de l'arrivée à Damas de l'envoyé spécial de l'ONU Terje Roed-Larsen qui devrait demander au président syrien Bachar al-Assad un calendrier pour le retrait des troupes syriennes du Liban que ce dernier avait annoncé il y a une semaine devant le Parlement syrien. Vendredi soir, l'armée syrienne avait évacué la totalité de ses positions dans le nord du Liban, à l'exception des six bureaux connus des services de renseignements, selon une source militaire libanaise. Dans la montagne dominant Beyrouth, l'armée syrienne avait quasiment terminé son repli vers la plaine libanaise orientale de la Bekaa. Conviés par le ministère syrien de l'Information à vérifier le retrait militaire syrien du Liban, les journalistes ont vu 36 camions, la plupart bâchés, franchir la frontière au milieu d'une foule en liesse arborant des drapeaux syriens et scandant des slogans favorables au président syrien Bachar al-Assad et au chef du Hezbollah libanais, cheikh Hassan Nasrallah. Précédés par des motards de la police militaire, 8 grands bus pouvant transporter chacun une soixantaine de soldats et un minibus ont également franchi la frontière, de même que onze jeeps transportant notamment des officiers. Deux transports de troupes blindés de type BTR étaient transportés par des camions à remorque. Les véhicules composant le convoi, qui progressait péniblement sous la neige, ont mis environ 45 minutes pour franchir le poste de Jadaidet Yabous de minuit à 00H45 GMT. Pendant le passage du convoi, de jeunes militants du parti Baas et du Parti syrien national social (PSNS, qui prône l'unification de la Grande Syrie), survoltés, ont lancé des ?illets sur les militaires rapatriés et entonné l'hymne national syrien défenseurs de la patrie. Avant l'arrivée du convoi et pendant deux heures, arborant des portraits du président syrien, ils ont chanté et dansé la dabké, danse folklorique commune au Liban et à la Syrie, au son des tambours. Sur des pancartes, on pouvait lire «Mission accomplie», «Que Dieu vous garde» ou encore «Notre armée rentre victorieuse». Par ailleurs, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a insisté, vendredi, pour que la Syrie effectue un retrait «immédiat et complet» du Liban conformément à la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU. Mme Rice, qui s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie ukrainienne Boris Tarassiouk, a indiqué espérer que «les Syriens ne vont pas continuer à aggraver leur propre isolement». Le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, a, pour sa part, déclaré que Washington s'en tenait à la lettre de la résolution 1559 qui demande un retrait «immédiat et complet» des forces syriennes de chez son voisin. «Nous attendons des actes de la part de la Syrie, pas des excuses ou de la rhétorique», a-t-il ajouté. - L'envoyé spécial de l?ONU, Terje Roed-Larsen, est attendu ce matin à Damas où il doit demander au président syrien Bachar Al-Assad un calendrier pour le retrait des troupes syriennes du Liban que ce dernier a annoncé, il y a une semaine, devant le Parlement syrien. Lors de cette intervention, le chef de l'Etat syrien avait annoncé un retrait en deux étapes des quelque 14 000 soldats syriens présents au Liban, sans fixer de date. L'ambassadeur syrien aux Etats-Unis avait, par la suite, déclaré que ce retrait serait achevé avant fin mai, c'est-à-dire avant les élections législatives libanaises. Le diplomate norvégien est chargé du suivi de l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité votée en septembre 2004 et qui demande à la Syrie de se retirer du Liban.