Beaucoup d'indices présagent une nouvelle configuration du paysage politique national, dont la domination de la scène politique par le FLN. Un nouveau échiquier politique se dessine. Cette reconfiguration se confirme de plus en plus à l'approche des législatives et à la faveur de la fébrilité générale marquée par une course effrénée pour se positionner en tête des soutiens au programme du président de la République. S'apparentant à un indice qui ne trompe pas, le départ de Saâdani présage d'une nouvelle configuration du paysage politique national. Outre la tendance vers la domination de la scène politique par le FLN, la réactivation de l'alliance présidentielle est le deuxième enjeu de la stratégie et du décor qui se mettent en place. En berne depuis la défection du MSP, l'alliance présidentielle qui aura fait son temps, peut être reconduite après les législatives. La reconstitution d'une nouvelle alliance présidentielle lancée par Ahmed Ouyahia à l'occasion de son retour à la tête du RND est envisageable après la démission de Saâdani. Dans cette perspective, il faudrait s'attendre aussi à l'entrée au staff gouvernemental prochain de nouveaux partis politiques, notamment ceux de l'obédience islamiste. Avant même le départ de Amar Saâdani, présenté par de nombreux observateurs comme une victime collatérale de l'évolution des rapports de force au sommet de l' Etat, le FLN qui revendiquait, en priorité, sa proximité étroite et exclusive avec l'Exécutif, devait consolider sa position de «première force politique» à l'issue du scrutin des législatives et des locales. En s'inscrivant dans cette même logique, le nouveau secrétaire général, Dr Ould Abbès a été chargé de donner plus de crédibilité à un parti miné par une crise exacerbée par des dérives et des querelles internes, à travers sa mission de réunification du parti. Pour cela, Ould Abbès doit s'efforcer de remettre de l'ordre et rétablir la discipline dans un parti où la «chkara» domine toute les instances à tel point qu'elle détermine la position du candidat dans la liste électorale. Au-delà de cette phase, qui s'accomplirait tant bien que mal en prévision des joutes électorales prochaines, il serait question de mettre sur pied une nouvelle alliance présidentielle stratégique, pour affronter l'échéance de l'investiture suprême, indique-t-on. Entre-temps, pour y mettre des formes, des appels à candidature au chef de l'Etat seraient orchestrés en choeur par tout ce que compte le pouvoir comme segments, en l'occurrence des partis de la nouvelle alliance présidentielle, syndicats et organisations de masse qui lui sont affiliés, prévoit-on encore. Comme lors des précédentes échéances, le FLN, en tant que premier parti sur la scène politique, en dépit de tout, axera sa campagne pour le compte du candidat du sérail, sur la stabilité réalisée grâce à la réconciliation nationale, la distribution d'un million de logements sociaux, des milliards de dinars de crédits octroyés aux jeunes dans le cadre des mécanismes de l' Ansej, Cnac, ainsi que des réalisations d'infrastructures de base, nonobstant la crise économique et financière aiguë qui prendra de l'ampleur dès 2017. En évidence, le parti de Ahmed Ouyahia, taclera le FLN, en préservant sa seconde position habituelle. Les autres partis gravitant autour du pouvoir à l'image du MPA de Amara Benyounès, le TAJ de Amar Ghoul, auront des strapontins. Les partis de l'opposition qui semblent contraints de prendre part aux élections prochaines puisqu'il y va de leur survie, tireront les marrons du feu, lors de ces joutes, en glanant des quotas symboliques. Pour rappel, le leader du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a affiché récemment son soutien indéfectible et inconditionnel à l'éventuelle candidature du président de la République. Lors de son plébiscite à la tête du FLN, Djamel Ould Abbès a évoqué la perspective du cinquième mandat.