Les enseignants de tamazighth exigent la généralisation pédagogique et géographique Comme première revendication de ces enseignants, la révision de la loi sur l'enseignement de tamazight. Les enseignants de tamazight des wilayas de Sidi-Bel-Abbès, Relizane, Alger, Saïda, Ghardaïa, Batna, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, Setif, se sont réunis vendredi à Béjaïa afin de se doter d'un cadre organisationnel à même de faire aboutir leurs revendications qui demeurent en suspens. La Coordination nationale des enseignants de tamazight est née. Les enseignants de tamazight se mobilisent et s'organisent de façon à mener leurs revendications jusqu'au bout dans un engagement qui, indique un communiqué sanctionnant cette réunion, «cimente notre volonté immuable de poursuivre ce combat juste et légitime», sur un appel pressant à leurs collègues enseignants de langue amazighe à s'unir pour aboutir à un enseignement efficace et serein, et faire face au danger et aux manipulations qui la guettent. La Coordination nationale des enseignants de tamazight se demande et dénonce «l'aberration qui consiste à entamer l'enseignement d'une langue officielle, le tamazight, en 4ème année primaire, après une année d'étude d'une langue «étrangère», le français en 3ème année et le coefficient 2, alors que les langues étrangères sont à 3 et plus. Comment peuvent-ils, les tenants de l'arabisme et les pseudos nationalistes du pouvoir, argumenter sur ces réalités?, s'interroge la coordination. Partant de ce constat, les enseignants de tamazighth exigent «la généralisation pédagogique et géographique ainsi que la continuation de cet enseignement aux élèves l'ayant déjà entamé au primaire, son enseignement partout et pour tous, et son intégration comme épreuve à l'examen de 5ème année primaire». Pour la Coordination nationale des enseignants de tamazight, elle estime qu'il «ne pourrait y avoir un changement tant que l'enseignement de tamazight est éminemment politico-idéologique», soutenant que «l'officialisation de la langue amazighe s'apparente à une énième manipulation d'un pouvoir emprisonné dans son arabisme d'exclusion». La Coordination nationale des enseignants de tamazight relève qu'en dépit de la consécration de tamazight langue nationale et officielle dans la dernière Constitution, l'état de son enseignement aujourd'hui «illustre parfaitement la volonté politique de l'Etat algérien à maintenir la langue amazighe à un statut second par rapport à l'autre langue officielle». Cette officialisation, telle qu'elle est décrétée par les tenants du pouvoir, «ne pourrait réconcilier l'Algérie avec son algérianité», soutient la coordination. Le constat est sans appel: «La question de l'enseignement de tamazight est éminemment politique et son retardement est lié à cette idéologie négativiste de la réalité historique, linguistique et culturelle», martèlent les enseignants, accusant le pouvoir à travers son ministère de l'Education nationale de mener une stratégie à l'égard de l'enseignement de tamazight par des détours, pour retarder sa généralisation et remettre aux calendes grecques sa prise en charge effective. L'enseignement de la langue amazighe demeure lié à cette demande sociale inscrite dans les dispositions de la loi d'orientation sur l'Education nationale n°08-04 du 15 Moharram 1429 correspondant au 23 janvier 2008 alors que la langue amazighe est nationale et officielle depuis son institutionnalisation en février 2016.La mise en oeuvre de cette officialisation «est plus que nécessaire aujourd'hui pour permettre la réappropriation de l'identité amazighe et la réconciliation de l'Algérie avec son histoire et sa langue légitime», note la coordination dans le même document, qui conclut par la nécessité de mettre à jour la loi qui la régit avant qu'elle ne soit promue langue officielle.