L'opération entre dans un cadre plus global d'assainissement du climat général de la wilaya. Selon des sources proches des services de sécurité, c'est sur instruction des plus hautes autorités de la wilaya de Skikda qu'une série d'enquêtes ont été ouvertes près les tribunaux territorialement compétents dans le cadre de la préservation de l'environnement. Ainsi, nous croyons savoir que des dizaines de personnes ont été placées sous contrôle judiciaire alors que leurs activités, néfastes à la wilaya, ont été interdites. Il s'agit, apprend-on, de groupes qui, pendant de longues années, profitaient, notamment du terrorisme et du fait que les autorités avaient d'autres préoccupations, pour piller quasi systématiquement les richesses forestières de la wilaya. Ainsi, de très vastes superficies situées sur les hauteurs de Collo et Ouled H'baba notamment, ont été totalement dévastées. Le chêne-liège, première cible de ces voleurs, était en grande partie vendu à des «receleurs étrangers» en toute illégalité. Quant au bois moins noble, mais combien important pour la préservation de l'écosystème, mais aussi pour la prévention des glissements de terrains dont souffre grandement la wilaya, ainsi que l'envasement de ses barrages et retenues collinaires, les malfaiteurs s'en servent pour fabriquer du charbon que les habitants des hameaux et villages isolés rachètent. Ces derniers, bien souvent, s'en servent pour se réchauffer et cuire leur pain et leurs aliments face à la rareté et la cherté des bouteilles de gaz butane. Dans le même temps, plusieurs personnes, impliquées dans le pillage du sable des plages paradisiaques que compte la wilaya sur ses 130 kilomètres linéaires de côtes, ont également été placées sous contrôle judiciaire. Les plages les plus touchées par ce phénomène, apprend-on, sont Tamanart, la Baie des Jeunes Filles, Teleza et Benzouit, situées toutes en contrebas du massif imposant de Collo. Il est à rappeler que dès son installation à la tête de cette wilaya, le wali de Skikda, Tahar M'lizi, s'était fixé comme priorité la chasse aux pilleurs de sable, qui revendent le produit de leurs «vols» à des entreprises privées spécialisées dans la construction, et des affaires douteuses, juteuses et illégales, dans lesquelles cha rouve son compte, sauf le Trésor public, l'environnement et les citoyens lésés de ces régions. Cela explique aussi pourquoi certaines habitations récemment construites présentent une très forte fragilité. Il est, en effet, fortement déconseillé de construire avec du sable marin, s'il n'a pas été lavé plusieurs fois, sachant que le sel attaque dangereusement le béton et le ciment, le rendant très friable, peu solide, et en réduise considérablement la durée de vie. Le wali, qui a déjà eu à effectuer sur le terrain de nombreuses inspections surprises, avait eu à prendre la décision d'arrêter plusieurs carrières, souvent illégales, d'exploitation du sable marin ou alluvien.