Rencontré au Sila à l'occasion de la journée thématique dédiée au livre amazigh, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut Commissariat à l'Amazighité nous a accordé cette interview. L'EXPRESSION: Lors de votre intervention, vous avez évoqué le centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri, pouvez-vous nous donner plus de détails? Si El Hachimi Assad: En effet, il s'agit de la commémoration de manière grandiose et officielle du centenaire de la naissance du pionnier de tamazight, le grand écrivain, Mouloud Mammeri. Cet important anniversaire sera parrainé par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Un comité de coordination des manifestations, composé de personnalités scientifiques et culturelles sera installé prochainement au niveau du Haut Commissariat à l'amzighité pour organiser d'ores et déjà cet événement. Les festivités commémoratives s'étaleront sur plusieurs mois, entre quatre et cinq mois, et elles auront lieu sur tout le territoire national. Pour nous, le centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri constitue un événement majeur en Algérie. Revenons, si vous permettez, à cette journée d'étude. Avez-vous atteint vos objectifs? Nous avons réalisé l'ensemble de notre programme et ceci est un indice de réussite de cette activité qui s'inscrit dans le cadre de la vingt et unième édition du Salon international du livre d'Alger. Au HCA, nous avons réussi à être au rendez-vous du Sila avec pas moins de 34 nouveautés. Ces dernières ont été éditées dans le cadre des co-éditions aussi bien avec des éditeurs privés que des éditeurs étatiques. Cette démarche de co-édition constitue une rupture avec la politique de gratuité qui dévalorise le livre et le rend hors de portée du grand public. Le livre édité en tamazight doit désormais être visible à travers tout le territoire national. Sur cette lancée, le programme et le travail de traduction se poursuivront et en 2017, nous ferons également une bonne moisson. Nous prévoyons l'organisation d'une résidence d'écriture en traduction à Illizi du 27 décembre 2016 au 3 janvier 2017. Dans ce programme, il est prévu de traduire des oeuvres littéraires de grands noms de la littérature algérienne. Pouvez-vous nous parler de l'intérêt accordé par le public au stand du HCA au sila? Le succès est total et vous pouvez le constater vous-même en vous y rendant. Nous avons fait en sorte que le stand du HCA soit visible et bien situé au Pavillon central. Lors de l'inauguration officielle du Sila, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fait en sorte à ce que le stand du HCA soit sa première escale, c'est un geste de reconnaissance très fort et symbolique à l'égard de l'effort du HCA pour la promotion et la réhabilitation de l'amazighité. Qu'en est-il de l'ambiance de travail au HCA, particulièrement depuis que tamazight est devenue une langue officielle? Depuis l'officialisation de la langue amazighe, l'ambiance de travail a beaucoup changé au HCA. En effet, nous sommes submergés par les demandes de traduction de la part d'un grand nombre d'institutions. D'ailleurs, afin de pouvoir satisfaire cette forte sollicitation, nous sommes en train de mettre sur pied une unité de traduction au sein du HCA. De même que l'infrastructure du HCA a été agrandie et est passée de trois à huit étages. Ce qui nous a permis d'étoffer la bibliothèque, d'ouvrir une salle multimédias et d'aboutir à la réalisation de notre propre salle de conférences pour bientôt. Et pour l'enseignement de tamazight? Personne ne peut nier qu'il y a des insuffisances, mais on ne doit pas non plus ignorer les aspects positifs qui sont fort nombreux. Dans le cadre d'un protocole-cadre avec le ministère de l'Education nationale, nous sommes en train de travailler pour la généralisation graduelle de l'enseignement de tamazight à l'échelle nationale. Il y a une avancée palpable sur ce plan-là. Quant aux problèmes qui y surgissent, nous sommes en train de les régler au fur et à mesure. Vous travaillez aussi en étroite collaboration avec le ministère de la Communication, n'est-ce pas? Effectivement. Nous avons une feuille de route avec le ministère de la Communication. Par exemple, notre objectif consiste à généraliser l'intégration de programmes en tamazight dans toutes les chaînes de radios à l'échelle nationale. Actuellement, nous en sommes à vingt-sept stations de radio. Nous avons aussi initié un programme de formation au profit des journalistes qui exercent en langue amazighe. Aussi, notre objectif immédiat est, entre autres, de réaliser un lexique en tamazight commun à l'ensemble des journalistes. Enfin, tamazight devrait être traduit dans l'ensemble des chaînes de télévision privées conformément à un cahier des charges pré-établi.