Quelques jours après le départ forcé de Amar Saadani de la tête du FLN et l'installation de Djamel Ould Abbès comme nouveau secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem fait une apparition médiatique à travers laquelle il revient sur la «nouvelle» situation de l'ex-parti unique. Particulièrement attaqué par le désormais ex-secrétaire général Amar Saadani, Abdelaziz Belkhadem ne se montre pas rancunier ni revanchard dans l'entretien qu'il a accordé à la version arabe de la chaîne de télévision américaine CNN. Abordant le changement qui s'est produit à la tête du FLN le 22 octobre dernier, l'ancien représentant personnel du président Bouteflika souhaite un «prompt rétablissement» à Amar Saadani. Cela même s'il doute fortement que la «démission» de Saïdani soit réellement due à des «soucis de santé». Pour M. Belkhadem, plusieurs raisons ont concouru à l'éviction de Saadani de la tête du FLN. La première est la «médiocrité» du discours politique du parti. Selon lui, le FLN sous Sadani ne produisait ni «idée politique», ni programme, ni alternative à la crise que vit le pays. Il estime que le FLN ouvrait le feu sur tout ce qui bougeait au point de s'attirer les foudres de toute la classe politique et de mettre le pouvoir dans l'embarras. Abdelaziz Belkhadem assure que par ses propos et ses attaques personnelles, Amar Saïdani a créé des «hostilités» même avec des cercles du pouvoir. Pour M. Belkhadem, c'est la sortie du 5 octobre dernier où Saadani s'est attaqué de manière virulente à la fois à de hauts responsables et à des figures historiques qui aurait précipité son limogeage. Mais le départ de Saadani n'est pas une fin en soi, souligne l'ancien ministre des Affaires étrangères. Abdelaziz Belkhadem loue les qualités, le dévouement et l'engagement du nouveau secrétaire général, tout en considérant que le règlement de la crise que vit le FLN ne peut se faire sans le retour aux urnes. Ainsi, Abdelaziz Belkhadem qui a perdu son poste de secrétaire général en janvier 2013 suite à un vote de défiance de la majorité des membres du comité central, propose son «plan de sortie de crise» qui nécessite, selon lui, une période de transition. Une manière pour lui de remettre en cause la légitimité de l'actuel secrétaire général, Djamel Ould Abbès, qui est plébiscité par le comité central. La démarche que propose Abdelaziz Belkhadem vise à aller vers un congrès extraordinaire. Ce qui ne figure pas dans l'agenda de Djamel Ould Abbès, qui n'a d'ailleurs pas tardé à répondre, via un journal électronique, pour rappeler que la légitimité des instances dirigeantes du FLN son indiscutables. La sortie de Belkhadem intervient au moment où Djamel Ould Abbès s'échine à recoller les morceaux en ouvrant la porte à tous les frondeurs dans le respect «des statuts et du règlement intérieur du parti». Abdelaziz Belkhadem semble ainsi chercher à se positionner au sein du FLN en désapprouvant la démarche de Djamel Ould Abbès visant à resserrer les rangs tout en laissant le staff dirigeant inchangé. Les différends internes ne semblent donc pas totalement «aplanis» avec le départ de Saïdani. Les frondeurs veulent visiblement maintenir la pression pour mieux «négocier» les échéances futures.