Le monde entier aura, aujourd'hui, le regard braqué sur une élection qui prend les allures d'un scrutin universel, eu égard à l'impact qu'aura sur le monde le choix que feront les Etats-Uniens pour désigner leur président(e). En effet, outre les Etats-Unis, cette élection intéresse au premier chef le monde du fait du rôle qui est celui des Etats-Unis dans les affaires de notre planète et dans la résolution de ses problèmes. Toutefois, pour l'élection du 45e président des Etats-Unis [qui est en fait le 44e, car Grover Cleveland a été élu pour deux mandats non consécutifs. Il a été à la fois le 22e et le 24e président] la donne a changé. En effet, les qualités intrinsèques des postulants à la charge présidentielle sont moindres que celles des fondateurs (Thomas Jefferson ou James Madison) ou des continuateurs (Abraham Lincoln et Franklin Roosevelt). En fait, il n'y a pas photo entre des hommes qui ont donné aux Etats-Unis leur dimension actuelle et des candidats qui auront tout à prouver. Ainsi, le républicain Donald Trump fait peur: il fait peur aux Etats-Uniens, il fait peur au monde, aux milieux économiques en particulier. De fait, le programme du candidat républicain serait, affirment des analystes, catastrophique pour l'économie américaine, alors que l'effet Trump ferait, selon eux, entrer l'économie mondiale en récession. Hillary Clinton - qui pourrait devenir ce soir la première femme à diriger la première puissance mondiale - aura, non seulement à démontrer, mais aussi à démentir sa brutalité et son caractère de «va-t-en guerre». N'a-t-elle pas affirmé que sa première décision en tant que présidente des Etats-Unis sera de déclarer la guerre à l'Iran? D'autre part, la guerre en Syrie, le chaos en Libye, sont dus largement à l'ex-secrétaire d'Etat du président Obama (de 2009 à 2013) qui joua un rôle prépondérant dans ces deux conflits. Faut-il aussi noter que la sénatrice Hillary Clinton avait voté au Congrès le feu vert pour l'envahissement de l'Irak décidé par le républicain, George W. Bush? Ce qui avait fait dire à des observateurs que Mme Clinton aurait eu une place de choix dans l'équipe du président républicain, tant ils se trouvaient sur la même ligne. Le fait patent à noter est la dévalorisation de la fonction présidentielle - pas seulement aux Etats-Unis, mais un peu partout dans le monde - qui ne trouve plus des hommes à hauteur de l'Etat. Ces «Hommes d'Etat» sont devenus une denrée très rare et ne courent plus les rues. Aussi, notre siècle se distingue-t-il par une étrange dépréciation des hommes appelés à gérer les «Affaires de l'Etat». Les déclarations misogynes - pour ne pas en dire plus - du candidat républicain états-unien, Donald Trump, mettent en exergue un monde politique à tout le moins pourri. En temps normal, un tel homme se serait, par ses seuls propos, éliminé de lui-même. Or, il a de fortes chances de se retrouver ce soir élu pour quatre ans à la Maison-Blanche. En réalité ni l'un ni l'autre des deux candidats à la présidence fédérale, ne sauve l'autre. Une des dérives de notre temps. Grandeur et décadence! Ce n'est pas le monde qui a perdu ses repères - la Terre n'a pas changé, si ce n'est l'inconstance des hommes - mais ce sont ses dirigeants qui s'égarent dans la bassesse. En fait, la race des hommes de pouvoir est en voie de disparition remplacée, peu à peu, par des pantins et des guignols dont la place aurait dû être sur les planches des théâtres. Mais ce soir, alors que le monde se porte de plus en plus mal, serait porté à la tête des Etats-Unis - dont la puissance de ses armes pourrait détruire plusieurs fois notre planète - un Donald Trump ou une Hillary Clinton. Le bouton rouge de l'arme atomique états-unien, ainsi confié à la peste ou au choléra. à se demander quel est le choix le plus pire alors que le (la) futur(e) président(e) fera trembler le monde. En fait, notre planète entrera, dès le 20 janvier prochain, dans une phase d'incertitude. Dès lors, la prochaine présidence états-unienne pourrait fort devenir un fardeau, voire une menace pour la sécurité du monde. Comme on dit chez nous «Allah yastar!».