La démarche des islamistes est basée sur l'illusion Les chefs des «zaouïas» sont appelés à se mobiliser autour de cette démarche qui vise, selon eux, à défendre les constantes de la nation. Très critiques envers la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit et son programme de deuxième génération dont la mise en oeuvre est programmée à la rentrée scolaire, les islamistes ont multiplié les initiatives pour faire barrage à l'application de la réforme. En effet, ils comptent dérouler, aujourd'hui, lors d'une conférence de presse, au siège du l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), les grandes lignes du programme de leur organisation dénommée «Initiative nationale pour la révision du système éducatif», composée essentiellement de cadres des partis islamistes, des imams et des syndicats d'obédience islamiste qui ont exprimé leur refus du programme de deuxième génération tel que conçu par les spécialistes, les pédagogues et les chercheurs dans le domaine.Dans la forme, les initiateurs de cette action contre le programme de deuxième génération, dénoncent la suppression des sciences islamiques du programme de l'examen du baccalauréat. Une démarche à base d'illusion, car le ministère de l'Education et le Premier ministre ont déjà exprimé la position des hautes instances de l'Etat sur la question en écartant toute annulation ou suppression de la matière sciences islamiques dans le programme des examens de fin d'année. Ce qui laisse dire que la démarche entamée par les personnalités en question est entourée d'un vernis politique dont l'objectif est d'entraver l'application des réformes du système éducatif tout en préservant les archaïsmes du passé, mais aussi d'exiger le départ immédiat de la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, «une dame au service de la France», selon l'expression de Abderrezak Makri, leader du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Chassés par la porte, les islamistes cherchent, à tout prix, de revenir sur la scène politique et publique par la fenêtre de l'école, en alimentant la polémique autour de la question de la réforme du système éducatif. C'est dans cette optique qu'ils ont multiplié leurs initiatives, ces derniers temps, pour faire barrage à l'application du programme de deuxième génération qui constitue un danger pour les esprits rétrogrades. L'école est devenue un champ de bataille pour les islamistes, qui ont fait et font barrage à toutes les réformes du système éducatif. Résultat des courses: l'école algérienne n'arrive toujours pas à prendre sa propre forme après plusieurs réformes. Dans leurs communiqués, les initiateurs de cette action ont lancé un appel aux chefs des «zaouïas» à se mobiliser autour de cette démarche qui vise, selon eux, à défendre les constantes de la nation: la langue arabe et l'islam et la préservation de la place de la langue arabe et la religion de tous les Algériens de ses attaques répétitives de «la part des serviteurs du colonialisme». Dans la majorité des pays à travers le monde, les contenus des programmes de réforme du système éducatif, sont déterminés par des résultats de recherche en sciences de l'éducation et l'expertise pédagogique. En Algérie, la conception du programme, est l'affaire de tout le monde, à commencer par le maçon, le serveur dans une cafétéria, jusqu'à l'imam de la mosquée du quartier qui veulent tous imposer leur vision sur un sujet qui les dépasse de loin. Enfin, les écoliers algériens ont besoin eux aussi, comme tous les enfants du monde, d'accéder à un système éducatif de qualité qui leur permettra à la fois de s'ouvrir sur le monde, d'ouvrir les grandes portes de l'avenir et de forger une idée, une vision et surtout de fixer l'objectif à atteindre à l'avenir, loin de cette situation conflictuelle. La confrontation entre progressistes et intégristes, n'est pas en faveur de l'école algérienne dont l'objectif est la formation des citoyens de demain sur les principes du vivre ensemble, la tolérance et le savoir.