Belaïd Abrika reconnaît que beaucoup reste à faire sur pas mal d'aspects de la plate-forme d'El-Kseur. Le retour au week-end universel, le 12 janvier (Yennayer) chômé et payé dès l'année prochaine, le paiement des trois ans de salaires de retard pour les enseignants de tamazight et leur intégration prochaine dans le statut de la Fonction publique, le principe de la généralisation de l'enseignement de tamazight, la dotation du ministère de l'Education de postes budgétaires destinés aux futurs enseignants de tamazight, le jugement par les tribunaux civils des gendarmes impliqués dans la mort des 123 victimes du Printemps noir. Ce sont là, en sus des satisfactions de certaines incidences, les acquis concrets du dialogue gouvernement-archs. Annoncés par le porte-parole de la délégation du mouvement citoyen à l'occasion d'une conférence de presse, animée hier au siège du gouvernement, tous ces points contenus dans le document de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur ont fait l'objet d'un accord conclu entre les deux partenaires et avalisé par la commission de suivi, instance politique du dialogue. Le porte-parole de la délégation des archs a également précisé que les discussions ont porté sur les volets socio-économique et l'éducation nationale. Sur ces questions, l'on apprendra que les deux parties se sont mises d'accord sur la nécessité d'intensifier l'effort de l'Etat, dans le cadre du plan de relance économique de poursuivre les réformes engagées dans le système éducatif. Cela, en plus d'une intervention plus accrue des pouvoirs publics dans la région de Kabylie, pénalisée au plan économique par les événements qu'elle a vécus entre 2001 et 2002. Cela dit, Belaïd Abrika reconnaît que beaucoup reste à faire sur pas mal d'aspects de la plate-forme d'El-Kseur, ainsi qu'en ce qui concerne certaines «incidences». A ce propos, le porte-parole de la délégation du mouvement citoyen relève le début de la satisfaction de la revendication portant révocation des «indus élus», mais n'omet pas rappeler que les archs continuent à demander la fin de mission, tant pour les élus locaux que pour ceux siégeant à l'Assemblée populaire nationale. «Nous constatons une volonté de l'Etat de satisfaire cette incidence, mais nous maintenons notre position sur la question. Tous les indus élus doivent partir.» C'est-à-dire que les archs ne considèrent pas encore cette «incidence» comme totalement satisfaite, à la différence que les délégués du mouvement citoyen n'ont pas l'intention de quitter la table du dialogue et entendent poursuivre les pourparlers tout en restant sur leur position de principe. C'est en tout cas ce que l'on aura compris à travers les déclarations de Belaïd Abrika. La même attitude est campée par le conférencier sur le point contenu dans la plate-forme d'El-Kseur relatif à l'octroi d'une indemnité de chômage aux jeunes sans emploi. «Nous n'avons pas abandonné cette revendication, nous la formulerons autant de fois qu'il faut jusqu'à avoir gain de cause», soutient le porte-parole des archs. Concernant la question du départ des gendarmes de la Kabylie, Abrika soutient que le principe est acquis, et il reste à l'Etat de trouver le mécanisme nécessaire pour mettre en oeuvre cette revendication, en tenant compte des aspects sécuritaires qui s'y rattachent. Par rapport aux gendarmes justement, le conférencier a mis en exergue la volonté de l'Etat d'accéder à l'une des revendications les plus difficiles à satisfaire, à savoir le jugement des gendarmes qui se sont rendu coupables de la mort de jeunes innocents, par des juridictions civiles. Il informera, à ce propos, que des parents de martyrs ont été convoqués récemment par le juge d'instruction pour les entendre sur les plaintes pour homicide déposées il y a trois ans. Autrement dit, de nouvelles instructions ont été engagées par la justice.