«J'espère que les initiatives personnelles ne se reproduiront plus au sein de l'alliance stratégique». Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a lancé hier, un premier avertissement à l'adresse de son allié stratégique, le RND et l'invite, sans le citer, à revenir à la charte de l'alliance signée le 21 avril 2004, qui stipule qu'aucun parti de ce pôle politique, ayant vu le jour à la veille du scrutin du 8 avril, ne doit prendre une position individuelle et sans préavis, en ce qui concerne les questions nationales importantes. «J'espère que les initiatives personnelles et les décisions individuelles ne se reproduiront plus à l'avenir», précise M.Bouguerra Soltani, président du parti sur une question relative à la mesure prise unilatéralement par le parti d'Ahmed Ouyahia de retirer les élus locaux de la Kabylie . Pour l'invité du Forum hebdomadaire du quotidien arabophone El Youm, «les partis de l'alliance doivent être plus soudés, plus homogènes que jamais surtout dans un dossier aussi stratégique pour l'avenir du pays». C'est la première fois, depuis la création de l'alliance, qu'un de ses fondateurs émet des critiques sur un allié. Il faut savoir que le MSP et le FLN ont été pris de court par la sortie du RND, mais aucune des deux formations politiques n'a jusque-là voulu commenter le «choix» d'Ahmed Ouyahia, partant du principe que l'alliance est un bloc et non pas un parti politique. Qu'est-ce qui a pu changer dès lors? Qu'est-ce qui a amené le RND à transgresser les règles de l'alliance? Dans le même chapitre, invité à donner son point de vue sur la dissolution des assemblées élues en Kabylie, ce dernier a rappelé qu'en 2002, le «MSP était le premier parti à émettre des réserves sur le déroulement du scrutin». En fait, pour le MSP «la logique voudrait que le dossier de la Kabylie soit traité dans son aspect global. Les indus élus, note-t-il, constituent l'un des volets de la crise. Si on recourt à la dissolution des assemblées sans pour autant en traiter les autres aspects, ce processus sera voué inéluctablement à l'échec.» Quelle sera sa position dans le cas où on recourt à la dissolution par ordonnance? «Le président a le droit de recourir à cette mesure, et il serait, le cas échéant, de notre devoir de le soutenir». Dans les deux cas, le MSP se dit prêt à affronter cette course électorale en toute transparence. Au chapitre de la réconciliation nationale, l'orateur dément la thèse des observateurs estimant que le MSP soutient un projet dont il ignore tout: «Le programme électoral du président Bouteflika est on ne peut plus clair quant à ce dossier», et d'estimer que «le MSP défend une réconciliation et une amnistie générale politique» sans pour autant dévoiler les aspects de cette démarche politique. Néanmoins, ce parti espère que «la levée de l'état d'urgence sera intégrée dans le projet du président» En fait, le Mouvement de la société pour la paix n'a jamais été aussi proche du pouvoir que ces derniers temps. Le président du parti, M.Bouguerra Soltani a exprimé un soutien indéfectible et sans limite au président de la République. Où se situe le MSP sur la scène politique nationale? Se définit-il comme un parti de l'opposition ou se sent-il plus proche des cercles de décisions? A ces questions, l'orateur a répondu: «C 'est justement le génie du MSP!».