«Le parti continue à supporter le gros du fardeau à l'intérieur de l'Alliance.» Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) revient à la charge pour critiquer «l'égoïsme politique» de ses partenaires stratégiques, en l'occurrence le FLN et le RND. Jeudi, à l'occasion de l'ouverture de la rencontre nationale consacrée aux questions organiques du parti, M.Boudjerra Soltani, président du mouvement, qui a affirmé que «l'année 2005 a également été celle de la consécration du concept d'Alliance», n'a pas manqué de reprocher à ses alliés «cette tendance individualiste dans la pratique politique». Plus explicite, il cite le rejet affiché par le FLN et le RND d'opter pour des listes communes dans les élections partielles, sous prétexte, selon Boudjerra Soltani, que «chaque parti devra garder une marge de liberté dans la gestion des affaires politiques, par rapport à ses partenaires». Soltani a émis des doutes sur ces motivations, soulignant qu'il était temps pour son parti de «récolter sa part des privilèges». Une telle démarche, si elle vient à se concrétiser, souligne-t-il, «permettra de réaliser l'équilibre au sein de ce bloc politique». Boudjerra n'a pas précisé la forme des avantages qu'il revendique pour son adhésion à l'Alliance, mais cette sortie, très attendue, de la formation islamiste, relance le débat sur la crédibilité de l'Alliance présidentielle sur la scène politique. «Au MSP, l'on dénonce le décalage flagrant entre l'embellie financière du pays et le niveau de vie des citoyens», s'est-il adressé à ses cadres. «Cette situation qui échappe même aux experts mérite d'être prise en charge au risque de connaître une explosion sociale». A ce propos, M.Soltani a annoncé l'organisation d'une conférence nationale du Conseil national économique et social du Mouvement en vue d'examiner la situation du front social. Par ailleurs, M.Soltani a dénoncé le phénomène de la corruption «qui entrave l'effort de développement global déployé par l'Algérie». Le danger est porté sur le plan de soutien à la relance économique qui «risquerait d'avoir le même sort que le premier plan, engagé en 2001, si le gouvernement n'imposait pas une meilleure rigueur dans la gestion de ce projet dont l'enveloppe avoisine les 60 milliards de dollars». En outre, M.Boudjerra Soltani a assuré que l'année 2005 «a été celle de l'adhésion du peuple au projet du président», afin que les citoyens puissent se consacrer au développement du pays. Enfin, le MSP condamne le refus du Parlement français d'abroger l'article 4 de la loi dite du 23 février, qui glorifie la période coloniale en Afrique du Nord, qualifiant ce comportement de provocation à l'égard du peuple algérien.