Face aux proportions plus qu'inquiétantes que prennent les maladies chroniques en Algérie, notamment le diabète, le président de l'Association algérienne de protection du consommateur a annoncé la promulgation prochaine du décret exécutif pour réduire le taux de sucre, sel et matières grasses dans les produits alimentaires. C'est en marge d'une rencontre organisée par l'Association algérienne du diabète en collaboration avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui a eu lieu au centre commercial Ardis, que Mohammed Toumi a indiqué que la promulgation de ce décret correspondra au lancement de la première enquête nationale sur la prévalence des maladies chroniques en Algérie. Ce décret élaboré par le ministère de l'Intérieur en collaboration avec le ministère de la Santé en consultant l'Association algérienne de la protection du consommateur, prévoit la limitation du taux de sucre dans les sodas et les boissons aromatisées ainsi que la réduction du taux de sel dans différents produits alimentaires, comme le pain. Une réflexion sur l'allégement de la baguette de pain à moins de 250 grammes a été engagée par une commission interministérielle installée depuis 2014. Pour le président de l'association Mohamed Toumi ce décret permettra de «mieux contrôler» les producteurs et les boulangers en leur imposant de limiter les taux de sucre et de sel. Dans ce sens l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) s'est dit favorable à ce décret longtemps avant sa promulgation officielle, a fait savoir M.Toumi, en ajoutant que les producteurs ont «accepté» de réduire le taux de sucre, de sel et de matières grasses dans les denrées alimentaires, car la loi doit être respectée par tous les producteurs, qu'ils soient nationaux ou étrangers. Par ailleurs le conseiller au cabinet du ministère de la Santé, Dr Grim Nacer, a fait savoir que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, donnera son feu vert pour lancer une étude basée sur l'approche Stepwise adoptée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et qui consiste à surveiller les facteurs de risques de maladies chroniques (maladies non transmissibles MNT). Elle est fondée sur un suivi des facteurs d'atteinte des maladies chroniques se basant sur la planification, la collecte, l'enregistrement et l'analyse des données en vue d'élaborer un rapport final. Selon le Dr Grim elle permettra de contrôler la maladie et de limiter sa prévalence. Le spécialiste en endocrinologie et diabétologie et président de l'Association algérienne du diabète, le Dr Mourad Samrouni considère que le diabète «est une question de santé publique» et pense lui aussi que cette étude contribuera à aider les médecins à connaître réellement cette maladie et confirmer si le taux de 8% annoncé depuis 10 ans est resté inchangé.