Al-Bab, ville de 100.000 habitants en majorité arabes, est le principal objectif de l'opération «Bouclier de l'Euphrate» lancée le 24 août par la Turquie. En Syrie, l'EI se bat pour ne pas perdre Al-Bab (nord), l'une des dernières villes qu'il contrôle encore dans le nord de la province d'Alep, près de la frontière turque. Dimanche, les rebelles syriens soutenus par les forces turques ne se trouvaient plus qu'à deux kilomètres, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande- Bretagne). Les Forces démocratiques syrienne (FDS), dominées elles par les Kurdes et soutenues par Washington, en étaient à 15 kilomètres à l'Est. Quant aux forces armées syriennes, elles sont à 10 kilomètres au Sud. Dimanche, l'armée turque a bombardé la ville à l'artillerie et depuis les airs, a précisé l'Osdh, sans fournir de bilan des victimes. Al-Bab, ville de 100.000 habitants en majorité arabes, est le principal objectif de l'opération «Bouclier de l'Euphrate» lancée le 24 août par la Turquie. Cette offensive sans précédent vise à la fois l'EI et les forces kurdes des YPG (Unités de défense du peuple kurde), considérées par Ankara comme une organisation «terroriste». La Turquie veut empêcher à tout prix la création d'une zone semi-autonome kurde le long de sa frontière. Et après Al-Bab puis Minbej, village tenu lui par les milices kurdes, ses forces entendent ensuite se diriger vers Raqqa, comme l'avait annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan le 27 octobre. Pour la prise de la «capitale» syrienne de l'EI, les troupes turques sont aussi lancées dans une course de vitesse avec les FDS, qui progressent elles vers Raqqa dans le cadre de l'opération «Colère de l'Euphrate» lancée le 5 novembre. En Syrie toujours, des combats ont éclaté dimanche à la périphérie orientale de la ville d'Alep. Selon l'Osdh, plusieurs quartiers tenus par les rebelles à l'Est ont été bombardés par les forces armées syriennes, après des appels de l'armée donnant 24 heures aux insurgés pour partir. Des combats ont eu lieu dans le secteur de Karam al-Tourab et le village d'Al-Aziza. Sept personnes ont été tuées par des tirs de roquettes des forces gouvernementales.. Le secteur Est de la ville septentrionale d'Alep est assiégé et a été plusieurs fois la cible de bombardements par les forces gouvernementales qui tentent de prendre le contrôle total de la deuxième ville du pays divisée en secteurs rebelles (à l'Est) et secteurs sous contrôle du gouvernement (à l'Ouest). Dimanche encore, sept personnes ont été tuées par des tirs de roquettes des forces gouvernementales ayant notamment touché un minibus dans le quartier de Salhine, selon l'Osdh, qui fait également état de blessés graves. Une autre personne a été tuée par des tirs d'artillerie à Soukkari, un autre quartier de l'est d'Alep, ajoute l'observatoire. Les habitants d'Alep-Est avaient auparavant reçu des textos prévenant que les rebelles avaient 24h pour quitter la ville. «Aux hommes armés dans l'est d'Alep, vous avez seulement 24h pour prendre la décision de partir», affirmait le message de l'armée. «Ceux qui veulent sauver leur vie doivent déposer les armes, leur sécurité sera garantie. Après la fin de cette période commencera l'offensive stratégique prévue».