Constituée dans un dossier en crim où l'association de malfaiteurs avait été retenue contre son client, Me Manel Boukendjakdji, la toute jeune avocate, s'est évertuée à poser de très lourds arguments, en direction du tribunal criminel que préside Mezdour: «Il y a un non-sens entre les déclarations des victimes, les faits proprement dit, l'attitude de mon client et les codétenus et l'absence de preuves matérielles ou de témoins oculaires dans cette grave affaire», a lancé le conseil avant de mettre le doigt dans un autre non-sens: «Sur les quatre accusés, deux risquent vingt ans de réclusion criminelle et deux autres l'acquittement ; ou bien les quatre sont coupables et ils méritent la lourde peine ou ils sont innocents et se doivent de goûter au plaisir de l'acquittement», a souligné le défenseur qui a en outre mis en exergue que son client et les victimes se connaissent car résidant dans le même périmètre, se rencontrant souvent, se saluant parfois. L'avocate prie la composition de répondre non à toutes les questions durant les délibérations. Elle souhaite ardemment l'acquittement car la justice est là. Elle doit être seule souveraine, jugeant les faits et non de banales déclarations même si elles paraissent fracassantes durant la garde à vue que le conseil avait dénoncée car abusive à l'époque. Nasser Ouadah, le procureur de la République, a répliqué que la garde à vue en 1997 avait été respectée car les accusés avaient été pris pour des terroristes et non des malfaiteurs. Verdict : quatre ans de réclusion criminelle.