La justice turque a émis hier des mandats d'arrêt à l'encontre de 103 universitaires pour liens présumés avec Fethullah Gülen, accusé d'être le cerveau du putsch avorté du 15 juillet dernier, ont rapporté des médias. Les mandats ont visé le corps professoral de l'université technique Yildiz de la métropole stambouliote dont 73 membres ont été placés en garde à vue, indique l'agence de presse Anatolie. Selon l'accusation, plusieurs de ces universitaires auraient utilisé sur leur Smartphone de l'application de messagerie cryptée ByLock qui serait, selon les autorités turques, le moyen de communication entre putschistes Depuis la proclamation de l'état d'urgence le 20 juillet dernier, le pouvoir a lancé une vaste purge dans les rangs des partisans de Gülen visant principalement les forces armées avec 118 généraux et amiraux limogés, la justice, l'enseignement, les médias mais également tous les départements ministériels. Les autorités ont également licencié, en vertu de décrets-lois pris dans le cadre de l'état d'urgence, des milliers de membres des forces de sécurité et fermé des écoles privées, organismes de bienfaisance et autres institutions soupçonnées de liens avec Gülen. Plus de 20.000 personnes ont été révoquées des forces armées turques dont 3 665 militaires et 16.423 étudiants des académies militaires alors 2855 autres membres de l'armée font toujours l'objet d'enquêtes pour les mêmes motifs, a annoncé jeudi devant le parlement le ministre de la Défense, Fikri Isik. Quelque 3900 suspects étaient toujours recherchés alors qu'environ 26.000 autres ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, selon le ministre de la justice, précisant que près de 82.000 personnes ont fait objet d'enquête et que plus de 35.000 ont été arrêtées pour liens présumés avec FETO (acronyme désignant le mouvement de Fethullah Gülen). Les services de sécurité ont identifié, grâce à l'utilisation de l'application ByLock quelque 60.000 membres du groupe et ont déchiffré une autre application de messagerie cryptée Eagle (Aigle) usitée par des gülenistes.