La nouvelle Constitution et le nouveau contexte économique du pays ont imposé à l'administration de nouveaux défis. Présent hier à la prestigieuse Ecole nationale d'administration (ENA) pour donner le coup d'envoi de l'année académique 2016-2017, Nouredine Bedoui, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a recommandé aux élèves de s'armer du savoir et des connaissances, afin de pouvoir assumer les fonctions qu'ils auront à exercer une fois les études terminées. Les défis qui attendent les futurs énarques sont désormais nombreux, souligne Bedoui. «Vous devez vous former au maximum, car la gestion de l'administration publique a changé». La nouvelle Constitution et le nouveau contexte économique du pays ont imposé à l'administration de s'adapter, a fait remarquer le ministre. «C'est pourquoi vous devrez saisir le nouveau programme pédagogique de l'école qui a été adapté à partir de cette année en fonction de ces deux nouvelles donnes. Car c'est vous qui serez appelés à appliquer cette nouvelle politique», a-t-il ajouté. Le gouvernement a, selon Bedoui, déjà entamé l'application de cette politique «Vous avez dû remarquer que le gouvernement a lui aussi adapté sa feuille de route en fonction de ces nouveaux défis. La dernière rencontre gouvernement -walis a été dictée par cette nouvelle politique». «Les walis ont été saisis à cette occasion pour parachever la modernisation de l'administration et la rapprocher davantage des citoyens, et ce, conformément au principe de la démocratie participative qu'a consacré la nouvelle Constitution», a indiqué Bedoui, ajoutant que les walis ont été instruits de ne plus se contenter de la gestion classique, mais de s'approprier le rôle du manager. «Les walis sont certes là pour gérer, mais aussi pour trouver des solutions, prendre des initiatives, trouver de nouvelles ressources financières.» Ces nouvelles missions ne répondent pas uniquement, explique le ministre, aux mutations que connaît l'Algérie, mais aussi aux nouvelles donnes que connaissent le monde et l'économie mondiale. De son côté, le directeur de l'école Abdelkader Saïhi, est revenu longuement dans le cours inaugural qu'il a présenté à l'occasion, sur «le nouveau management dans l'administration publique». L'administration, selon M. Saïhi, est le meilleur cadre pour exercer le management. Un chargé de l'administration doit fixer dès sa prise de fonctions un contrat de moyens et d'objectifs. Sans ce contrat, rien ne se fera. Les expériences ont montré, ajoute le conférencier, que la meilleure façon de gérer, est la décentralisation. «Plus on décentralise, plus on contrôle.» Le responsable qui cherche à accaparer le pouvoir entre ses mains, n'accédera jamais à l'information. «C'est pourquoi le gestionnaire doit être communicatif avec ses employés, pour qu'il puisse gagner leur confiance et pouvoir créer une harmonie et un esprit d'équipe au sein de l'administration.» Par ailleurs, le responsable ne doit pas se contenter de s'adapter aux évènements. «Celui-ci doit anticiper les évènements» a-t-il averti les étudiants. Notons que le ministre de l'Intérieur était accompagné à cette occasion par le ministre de l'Enseignement supérieur Tahar Hadjar et le ministre de la Formation et de l'Enseignement et professionnels, Mohamed Mébarki.