Les seuls perdants, comme toujours, sont les élèves L'intersyndicale, qui a promis une forte mobilisation de la classe ouvrière autour de son plan d'action, n'a pas tenu sa promesse. L'intersyndicale est passé à l'exécution de son plan d'action, hier, lors du premier jour de débrayage. Elle affirme que le mouvement de grève est largement suivi dans plusieurs régions du pays avec des taux de suivi très importants dans certains secteurs d'activités pour défendre les acquis des travailleurs et leur droit à la retraite proportionnelle et anticipée dont le gouvernement a affiché clairement son intention d'en finir avec ce dossier. Le premier jour de son action est également marqué par des sit-in dans quatre wilayas du pays Oran, Sétif, Laghouat et Boumerdès. Pour ce qui est du taux de suivi, l'intersyndicale a affirmé que le taux le plus élevé est enregistré dans le secteur de l'administration publique avec 64%, suivi par le secteur de la santé avec 62%, quant aux secteurs de l'Education nationale l'intersyndicale a avancé un taux de 48% et de 55% pour la formation professionnelle. Dans son communiqué rendu public hier, l'intersyndicale «a salué les travailleurs pour leur courage et leur engagement dans la lutte pour la préservation de leurs acquis socioprofessionnels menacés». L'intersyndicale qui a promis une forte mobilisation de la classe ouvrière autour de son plan d'action de grande envergure n'a pas tenu sa promesse, actuellement, la forte mobilisation est ressentie par les citoyens dans les secteurs de la santé et de l'administration publique, dans d'autres secteurs d'activité, les travailleurs n'ont pas répondu avec force au mot d'ordre donné par l'intersyndicale. Pour celle-ci, la mobilisation des travailleurs autour de cette action de protestation est un «message clair adressé au gouvernement», espérant que ce dernier «serait à l'écoute de la classe ouvrière qui a exprimé publiquement son refus de la suppression de la retraite proportionnelle». Pour ce qui est de la non-participation du syndicat des vétérinaires dans cette action de contestation, l'intersyndicale avance comme argument le fait que ces derniers sont mobilisés dans le cadre du programme de la lutte conte la grippe aviaire, après les cas enregistrés dans quelques régions du pays. Dans le secteur de l'Education nationale, la majorité des établissements scolaires, notamment dans le secondaire, est toujours paralysée dans certaines régions du pays, dans d'autres la grève est peu suivie comme en témoigne le taux avancé par l'intersyndicale. Pour le département de l'éducation, la grève des syndicats de l'éducation est «juridiquement illégale» et affirme qu'il appliquera la loi avec «rigueur» contre les grévistes. Pour rappel, la justice a tranché dans son verdict sur «l'illégalité de la grève déclenchée par les syndicats de l'éducation» et appelle ces derniers à regagner le chemin de l'école en annonçant des prélèvements sur les salaires des grévistes. Sur le même volet, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, affirme que son département demeure ouvert aux propositions des syndicats autonomes concernant l'élaboration de la liste des métiers pénibles, et ce ne serait possible qu'après l'adoption de la loi sur la réforme du système de la retraite dont l'entrée en vigueur est programmée pour le mois de janvier de l'année prochaine. «En cas d'adoption du projet de loi relatif à la retraite, il y aura un débat dans chaque secteur entre le ministère et les syndicats sur les modalités de son application d'autant qu'il existe des métiers pénibles où on ne peut pas demander au travailleur d'aller jusqu'à 60 ans», a-t-il rassuré. Du côté des syndicats protestataires, c'est un refus des propositions du gouvernement exprimé publiquement, et l'exigence de l'annulation de l'abrogation de l'ordonnance 13-97 fixant les modalités et les conditions de départ à la retraite proportionnelle et anticipée. Enfin, les syndicats autonomes annoncent le maintien de leur mouvement de contestation, et le gouvernement s'est retrouvé face à une situation des plus délicates, l'entêtement des syndicats grévistes a aggravé davantage la situation des citoyens dont l'interrogation et l'inquiétude marquent leurs discussions.