Le mouvement se radicalise La date et les modalités des actions à venir de l'intersyndicale seront arrêtées, samedi prochain. Les membres de l'intersyndicale qui se sont réunis, hier, à Alger, pour décider des modalités de leurs actions de protestation ont reporté leur rencontre à samedi prochain faute de la tenue des assemblées générales des syndicats composant le front hors la loi sur la réforme de la retraite et le nouveau projet du Code du travail, tout en maintenant le recours à la grève à l'unanimité. Contacté, hier, le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie, Idir Achour, a affirmé que «la décision de recours à la grève est prise à l'unanimité par les membres de l'intersyndicale dont la date et les modalités de cette action de protestation seront fixées lors de la rencontre de samedi prochain», avant d'ajouter, «la question doit être soumise au débat au niveau des assemblées générales des syndicats, avant de soumettre les proposition de la base à l'intersyndicale pour prendre les mesures nécessaires», sans écarter dans le passage la possibilité de la radicalisation de leur mouvement de contestation. L'intersyndicale a choisi de «démontrer ses muscles» et n'écarte pas le recours à une grève automatiquement reconductible, une décision une fois prise pénalisera la majorité des secteurs d'activité. «pour que le gouvernement nous entende, il faut qu'on gèle tout, c'est la seule solution pour le mettre devant le fait accompli», indique l'intersyndicale. Selon cette dernière «les travailleurs ont besoin d'être écoutés plutôt que de choisir la force et rester fermes». Face à l'intransigeance du gouvernement, qui a exprimé son refus catégorique de céder face à la pression, l'intersyndicale a choisi la confrontation: Depuis plusieurs jours, on assiste à la manoeuvre des blocages de plusieurs secteurs d'activité dont celui de l'Education nationale, la santé, la formation professionnelle, l'enseignement supérieur et l'administration publique. Cette fois-ci, cette instance revient avec une nouvelle méthode de pression, une stratégie qui explique sa détermination à contrer «la loi sur la réforme de la retraite que le gouvernement compte faire passer au Parlement». Pour les syndicats protestataires un long cheminement parlementaire attend encore la loi du travail et celle de la retraite qui ne devraient pas être promulguées avant la fin de l'année en cours, en raison des débats à l'Assemblée populaire nationale «sur la loi de finances qui vont sûrement prendre plus de temps nécessaire et également la mobilisation de certains députés qui ont exprimé leur sympathie au mouvement des travailleurs», une occasion pour le gouvernement de rejouer la carte de la stabilité au lieu de lancer des déclarations incendiaires qui enflamment le front social. En effet, la mobilisation de 13 syndicats de différents secteurs n'a pas suffi à enterrer la décision du gouvernement sur la retraite proportionnelle. Il est encore difficile d'affirmer que le mouvement s'essouffle, tant les chiffres de la participation à la grève précédente sont importants. Les syndicats grévistes évoquent un pic de mobilisation, durant les deux derniers jours de grève des travailleurs organisés les 24 et 25 octobre derniers, avec un taux de participation de 75%, un chiffre démenti par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui avance quant à lui un taux de 24%. Lors de la réunion d'hier, les membres de l'intersyndicale insistent sur la nécessité de la mobilisation des travailleurs pour réussir un grand coup contre le gouvernement qui persiste dans sa politique de fuite en avant, et annoncent l'adhésion de cinq nouvelles formations syndicales à leur mouvement dont les dénominations n'ont pas été révélées.